Ce mémoire prend pour objet l’analyse géographique des rapports de pouvoir, en en faisant l’épistémologie, dans l’oeuvre de Michel Foucault et en l’illustrant par des exemples puisés dans un corpus de recherches à orientation géographique. Il s’agit également de poser les jalons d’une géographie pratique comprise comme géographie des pratiques de résistance.
Machines en politique : Le rôle des technologies électorales dans les élections de 2017 au Kenya
Extrait de conclusion :
« Le jugement de la Cour Suprême a été un évènement unique dans l’histoire du pays et une gagne majeure pour la coalition à l’opposition. Toutefois, les allégations de hacking du système de transmission de résultats électoraux n’as pas été ni confirmé ni démenti. La Cour Suprême déclare que la désobéissance de la Commission Électorale à dispenser l’accès aux informations requises oblige à retenir les réclamations des pétitionnaires soutenant que le système informatique de l’IEBC a été infiltré et compromis ou que les responsables même de l’IEBC ont joué un rôle dans la perturbation des données électorales ou qu’ils ont simplement refusés d’un avoir un. Cela a compromis la totalité du système de transmission et la possibilité de vérifier les données (Supreme Court, 2017b, 118-119). Les conditions déterminent l’impossibilité de savoir sont au centre de la décision de la Cour : quel dispositif permet la reproduction d’un système politique ou la vérité peut rester cachée ? L’absence de connaissance est-il un nouveau paradigme de la politique contemporaine kenyane mais aussi internationale (Proctor and Shiebinger, 2008) ? Comment est-il mobilisé dans le cadre d’un société technologique et néolibérale ?
La réflexion épistémologique sur les modalités de production de la vérité scientifique deviennent partie intégrante du discours sur la démocratie et la production de sa vérité. Les deux sont intimement liées car le gouvernement des chiffres et le gouvernement du peuple (gouvernement des multiplicités) se produisent au sein du même processus de production de la société moderne. Comme le dit l’écrit la Cour Suprême dans son jugement final, les résultats des élections ne sont pas que des chiffres, elles sont un processus : “Even in numbers, we used to be told in school that to arrive at a mathematical solution, there is always a computational path one has to take, as proof that the process indeed gives rise to the stated solution” (Supreme Court, 2017b, 92). Le processus des élections de 2017 au Kenya, dont le procès face la Cour Suprême est partie intégrant, est loin de se terminer. À la date fixée au 26 octobre 2016, les élections au Kenya invoquent un imaginaire cyclique d’élections constantes où 112 l’évènement perds son caractère d’exception pour devenir un vrai cycle électoral qui dure cinq ans : la culture politique au Kenya a-t-elle pris au sérieux la définition normative des organisations internationaux ? Les dynamiques en jeux aujourd’hui dans l’affrontement entre les deux grandes groupes politiques opposées sont, avec des nouveaux langages et de nouvelles sujets d’opposition, les mêmes dynamiques de la période avant des élections du 8 août : protestes pour le démantèlement de la Commission Électorale, conflits internes à cette dernière, méfiance vers l’institution et abstention d’informations de la parts du gouvernement.
Également, le processus de ce mémoire est loin d’être conclu à souligner la dépendance de l’écriture de son contexte de production. Le vaste sujet qui porte sur la reconstruction des relations internationales et nationales se basent sur l’établisse- ment d’une démocratie universelle, normalisée et supportés par une technologie qui s’occupe de la traduction scientifique de la volonté multiple du peuple, oblige a un approche interdisciplinaire et un terrain bien plus riche de celui que j’ai pu mener. Le rôle croissant de l’expertise et des technologies dans la mise en forme de nos sociétés oblige, les sciences humaines aussi (avec les citoyens, les politiciens et les juges), à intégrer des nouveaux langages et des nouveaux hybrides de savoir. Nouvelles stratégies pour comprendre et, en même temps produire, la réalité sociale. »
Approche phénoménologique à travers les relations qui ont cours : l’exemple de leur étape marocaine à Rabat
Mehdi ALIOUAMémoire de Maîtrise de Maîtrise de sociologie, Dir. A Tarrius, Univ. Toulouse Le Mirail, sept. 2003, 125 p.
Mémoire de sociologie, Dir. A. Peralva et A. Tarrius, sept. 2004, 71 p.
les figures contradictoires de l’expérience du déplacement et du vécu des populations déplacées à Abidjan
Richemont ALOBEMémoire de science politique, Master recherche "Etudes africaines", Dir. M. Agier, J. Valluy, sept. 2006, 166 p.
Master 1 de Science Politique Paris 1 Dir. J. Valluy, J. Freedman, 2007, 93 p.
Lampedusa, illusoire havre d’espoir révélateur des problèmes migratoires européens
Marie BASSIMaster Recherche Relations Internationales Univ. Paris I, Dir. Y.Deloy, 2007
Suspicion et persuasion dans la procédure d’asile
Norah BENARROSH-ORSONIArticle de Recherche pour le Master 2 Ethnologie générale, Univ. Paris 10-Nanterres, Dir. V.Milliot, juin 2008
Vers une politique de régionalisation de la protection internationale des réfugiés ?
Kristine BERGSTRÖMMémoire de Maîtrise de science politique, Dir. J. Valluy, Univ. Paris 1, 2004, 55 p.
M2R Histoire, EHESS, Dir. N.L. Green, 2008
La vie en rétention et la mise en place des pratiques d’éloignement - Le cas du centre de rétention administrative de Geispolsheim
Özge BINER ZahideMémoire de master de recherche d’I.E.P. Sciences sociales du politique, Dir. J. Rowell / J. Valluy, Univ. Robert Schuman, IEP Strasbourgn 138 p.
Mem. DESS Administration des collectivités locales, Univ. Paris V, Dir. F. Gautier, 2003, 201 p.
Mém. DEA, EHESS (Ecole Doctorale d’Anthropologie sociale et d’Ethnologie), Dir. M. Abélès, Rap. de soutenance : D. Fassin, juin 2003, 117 p.
M1 Science politique, Paris 1, Dir. A.Maindo, R.Banégas, G.Girard, 2009
différenciation, mobilité et inégalités sociales en migrations, le cas du retour de la diaspora togolaise
Hugo BreantM2-Recherche Science politique / Etudes Africaines, Paris 1, Dir. J. Valluy, 2010, 265 p. (26 Mo)
Etrangers en situation irrégulière en prison
Virginie BRULETMémoire de Master 2, Mention recherche comparative, EHESS, soutenu à Marseille le 1er Octobre 2007 à Marseille, 97 p
Etude de deux mobilisations de Kurdes de Turquie, demandeurs d’asile politique "sans-papiers", à Bordeaux (octobre 2002 – février 2003 et mars 2003 – août 2003)
Flora BurchiantiMem. DEA "Pouvoir, action publique et territoire" de l’IEP Bordeaux, Dir. C. Sorbet, 2003, 180 p.
de la pratique à la politique. Une notion ambiguë, entre développement des localités d’origine et gestion des flux migratoires
Mélanie CAMBREZYMémoire (réalisé avec le concours du GEMDEV et du Programme « regards croisés France Mali ») de Master 2 Pro Etudes Africaines, Dir. R. Banegas, Univ. Paris 1, oct. 2007.
Master recherche Science politique / Etudes Africaines, Univ. Paris 1, Dir. J.Valluy, sept. 2008, 152 p.
La sécurité sociétale appliquée au cas français.
Salim ChenaMaster-Recherche Théories des Relations Internationales, 2006-2007, Institut d’Etudes Politiques de Bordeaux, Dir. D. Battistella, 11 septembre 2007.
les usages du droit dans les organisations de défense des sans-papiers
Adeline CLAUDEMémoire de fin d’études en IEP, IEP Rennes, Dir. Jean-François Polo, 2003, 75 p.
L’exemple de la coordination française pour le droit d’asile
Adeline CLAUDEUniversité de Paris X - Nanterre, DEA "Droits de l’Homme et libertés publiques", Dir. D. Lochak, 2004, 110 p.
Accueil, Orientation, Hébergement, Accès aux Soins
Marion CHRETINMaster Professionnel Economie du Développement et Analyse de Projets CERDI, Université d’Auvergne, Juin 2005, 102 p.
Constitution d’un enjeu international de politique publique et observation de la mise en oeuvre dans les pays baltes
Mathilde DARLEYIEP Paris, DEA Analyse comparative des Aires Politique / Mention Europe post-communiste, Dir. G. Favarel-Garrigues, 2004, 167 p.
Etude du dispositif d’accueil Bordelais
Emilie DEYSIEUXMaîtrise Sociologie, Univ. Bordeaux 2, dir. Bucaille, 2003, 86 p.
Création artistique et imaginaire politique dans un camps de réfugiés palestiniens au Liban
Amanda DiasMémoire DEA Sociologie EHESS, dir. H. Bozarslan, sept. 2004.
étude de cas des Maliens en France
Bréma Ely DICKOMaster-2 recherche « Sociologie et anthropologie : politique, culture et migrations », Univ. Paris 7, Dir. C. Quiminal, sept. 2008.
le cas de la direction des opérations internationales de la Croix Rouge française
Vincent DOUBREREUniv. Paris 1, Science politique, Mémoire DEA Gouvernent, Dir. J.valluy, sept. 2006.
Mémoire de Master 2 Professionnel, Droits de l’Homme, Droit International Humanitaire, année universitaire 2006-2007, Univ. d’Evry, Val d’Essonne, Dir. O. Le Cour Grandmaison, 64 p
structures et mobilisation
Hugo DUPONTIEP Aix-en-Provence, Dir. H. Thoms, 2009, 183 p.
Université de Paris X - Nanterre, DEA "Sciences juridiques", Dir. D. Lochak, 2004, 158 p.
le cas de la Campagne contre la double peine
Martin FARCYMaîtrise de science politique, Paris 1, Dir. J. Valluy, 2003, 52 p.
De l’élaboration du sens dans la procédure d’asile
Alexandra FELDERDEA Sociologie du pouvoir, Université Paris 7 – Denis Diderot, Dir. D Lhuilier, février 2005, 108 p.
Les communistes dionysiens face à l’immigration algérienne (1945-1956)
Guillem FIGUERAS MOREUM2R Histoire, IEP Paris, Dir. E. Loyer, sept 2009
entre mesures spécifiques et indifférenciation. L’exemple d’un collège du 13ème arrondissement de Paris
Julie FRADINMastère (1) Science politique, Dir. Y. Deloye, mai 2008, 114 p.
les modes de réappropriation de la contrainte dans le village de réfugiés mauritaniens de ndioum au Senegal
Marion FresiaDEA Sciences sociales EHESS / Marseille, Dir. J.P. Olivier de Sardan (tuteur Giorgio Blundo), sept. 2001, 149 p.
l’exemple de la Cimade
Agnès GOUBINUniv. Panthéon-Sorbonne (Paris), Maîtrise de Science Politique, Dossier de recherche, Dir. J. Valluy, oct. 2005, 80 p
Les stratégies des acteurs en région Centre
Claire HAYDONTUniversité François Rabelais de Tours, Mémoire de Master 2 recherche de sociologie, Dir. Y.CHEVALIER, Juin 2006, 159 p.
une perspective philosophique
Hélène HEUSERM2R, oct. 2008, Dir. M. Kervégan et M. Quiviger
entre soutien aux sans-papiers et construction du pouvoir politique local - Etude de cas dans le 13e arrondissement de Paris
Emilien JULLIARDUniversité Panthéon-Sorbonne (Paris 1), Mémoire de Master 1 Science politique, Dir. J.valluy, juin 2008.
L’étude du cas de Marseille
Nikolas KountourisDans le cadre de cette étude, nous allons examiner la contribution de la politique européenne en matière d’asile à la création d’une véritable politique d’accueil au niveau local. Est – ce que cette politique européenne en matière d’asile a influencé la politique d’accueil des demandeurs d’asile au niveau local ? Alors, nous avons réalisé une étude de cas qui nous semble être représentative par rapport à cette question parce que notre terrain choisi, le terrain marseillais concernant l’accueil des étrangers est un terrain riche et complexe en termes d’historicité et de configuration de l’action locale Cette étude a pour objectif d’examiner un aspect de la politique européenne en matière d’asile qui concerne l’accueil des demandeurs d’asile sollicitant une protection au territoire français, « par le bas » au moyen d’une analyse microscopique en appuyant sur une étude de cas localisée et en examinant un certain nombre d’acteurs. Il s’agit de faire du local le niveau d’analyse d’une politique élaborée par les institutions européennes qui dépasse les limites d’une politique publique traditionnelle. Une telle approche invite à placer les normes communautaires par le bas et notamment de tenir compte le point de vue des acteurs bien qu’ils ne participent pas à la création de ces normes. Alors il s’agit de voir les conflits d’interprétation et les stratégies mises en œuvre par les acteurs locaux par rapport à l’acceptation plus ou moins consciente et intériorisée des normes européennes.
Mémoire de fin d’étude à l’Institut d’Etudes Politiques de Lyon (Univ. Lyon II), Dir. R.Payre, sept. 2007, 134 p.
Jalons pour une anthropologie de la violence
Clotilde LEBASUniversité Paris-X Nanterre, Département d’Ethnologie et de Sociologie comparative, Projet de thèse, oct. 2006, 55 p.
une petite structure active et efficace
Camille LE COQUniv. Paris 1, Master de Science Politique (Première année), Dir. J.Valluy, sept. 2006, 42 p.
Exemples du Mali et de la France dans le cadre de la campagne internationale de lutte contre les violences faites aux femmes
Camille LE COQUniv. Paris 1, Master de Science Politique (Deuxième année), Dir. J.Freedman, sept. 2007, 107 p.
Mémoire de mastère en psychanalyse, Université Paris VII, Pr. F. Benslama, 2008.
de la solution pacifique à la solution indienne
Léa LEMAIREMémoire IEP Aix-Marseille, Dir. J.P. Gaudin, 2009
Etat des lieux des pratiques des migrants, des associations et des institutions concernées
Auriane LinaresM2 pro « Crises : interventions d’urgence et actions de développement » Paris 1, rapport de stage à l’IRD Bamako, Dir. C. Daum, mars / juillet 2009
Le paradoxe de l’Europe de Schengen
Nathalie LOISELIEP Rennes, Mémoire de fin d’études, Dir. O. Baisnée, 2004, 105 p.
Univ. Paris 10 - Nanterre, UFR Histoire,, Mémoire de maîtrise, Dir. P. Vigier, 1988, 159 p.
Master II, EHESS, dir. M. Agier, 2010.
La confrontation de Mulhouse avec les peuples d’Indochine
Emmanuel MANSUTTIMémoire de maîtrise d’histoire contemporaine, Dir. M.-C. VITOUX et Y. FREY, Univ. de Haute Alsace, Juillet 2004, 160 p.
L’exemple de la Cimade, service œcuménique d’entraide
Claire MARCOSDEA Gouvernement Option Sociologie de l’action publique, Dir. M. Offerle, 2003, 209 p.
entre idéal et contraintes pratiques
Florent MARTYDESS Développement, coopération et action humanitaire, Paris 1, Dir. J. Valluy, 2003 100 p.
Mémoire de Master-recherche en Science Politique / Etudes africaine, Paris 1, Dir. M. Agier, J. Valluy, 2006, 127 p.
L’exemple hispano-marocain,
Nina MarxMémoire de Maîtrise de Science Politique, Paris 1, Dir. J. Valluy, 2005, 100 p.
Mémoire de DESS Développement, coopération internationale et action humanitaire, Paris 1, Dir. Bekkouche Adda 2005, 100 p.
Etude sur l’agglomération lyonnaise
Laurent MILLIATIEP Grenoble, Dir. D. Demoustier, 2002, 129 p.
une enquête sociologique des publics multilingues
Aline MONCEYMaster sc. De l’information et des bibliothèques - Spécialité - gestion et traitement de l’information spécialisée, Dir. E. Guichard, école nationale supérieure des sciences de l’information et des bibliothèques, juin 2008, 82 p.
l’action du Service Social d’Aide aux Emigrants à Lille
Mélanie MORIENMem. Maîtrise de Science Politique, Univ. Lille 2, 2003
La crédibilité du réfugié dans l’interaction sociale
Khadija NouraMémoire pour le DEA Sciences du travail et de la formation, Dir. A. Boubeker, Université de Metz, 2005, 92 p.
Mini-Mémoire Master Affaires Internationales - Sécurité Internationale, Dir. J.P. Hanon Premier semestre 2006/2007, 27 p.
Mem. DEA Sociologie du droit, Univ. Panthéon-Assas (Paris 2), Dir. J.P. Heurtin, 2000, 204 p.
Naissance d’un pôle dans la diaspora Somalienne,
Géraldine PINAULDTMémoire de DEA, Univ Poitier, MIGRINTER, Dir. K. Doraï, sept. 2003, 111 p.
le cas des tchétchènes en France
Anne-Claire ROUXMem. Master 1 Science Politique (spécialité Relations Internationales), Dir. J.Valluy, Univ. Paris 1, juin 2008
Mem. DEA Relations internationales, Univ. Panthéon-Sorbonne (Paris 1), Dir. M. Dobry, 2005, 231 p.
L’exemple de la politique d’asile et d’accueil des réfugiés et l’association Forum Réfugiés
Magalie SANTAMARIAIEP Aix-Marseille / Univ. Aix-Marseille III, Mém DEA Sc. pol. comparative, Dir. Christophe Traïni, 2002, 118 p.
du constat des faits à l’euphémisation de la question
Orianne TERCERIEUniv. Paris 1, Master-1 science politique, Dir. J. Valluy, 2007, 57 p.
mise en perspectives à partir de l’exemple de Sangatte
Elise VALLOISMem. DEA de droit public international et européen, Dir. : Pr. Marie-Françoise LABOUZ, Univ. Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines / Univ. Jean Monnet – Paris XI, 2003
L’installation des réfugiés Ogonis à Ouidah
Benjamin VANDERLICKMémoire de maîtrise d’ ethnologie urbaine, Dir. T. Boissière, Univ. Lyon 2, 109 p.
Etude auprès des Roms en bidonvilles sur l’agglomération lyonnaise depuis 2001
Benjamin VANDERLICKInstitut Lyonnais D’Urbanisme–Université Lumière Lyon2, DEA Villes et sociétés, Dir. P. Boino, juin 2004, 103 p.
obstacles à la reconnaissance anticipée d’un statut juridique. Le cas de Tuvalu
Laure VerhaegheMémoire de recherche de quatrième année IEP Lille Section Politique, Economie, Société, Dir. A. Sinaï / B. Villalba, Mai 2007, 141 p.
quel positionnement pour le travailleur social exerçant en CADA ?
Edith VIGUIERMémoire en vue de l’obtention du diplôme d’Etat d’Educateur spécialisé, IRFE, avril 2007, 88 p.
Mémoire de Master 2, Présenté au Master « Territoires, Espaces, Sociétés » de l’EHESS, Sous la direction de Michel Agier - Rapporté par Olivier Clochard, soutenu le 10 juin 2010
Mémoire de Master 2ème année / recherche en science politique, option "Études africaines", Dir. J.Valluy, Jury : R. Bazenguissa, J. Valluy, Université Panthéon-Sorbonne (Paris 1), sept. 2010
Mémoire de Master 2ème année / recherche en science politique, option "Relations internationale", Dir. J.Siméant, Université Panthéon-Sorbonne (Paris 1), sept. 2010
Le quinzième siècle a vu fleurir de nombreux ouvrages de compilations, œuvres entre romans et encyclopédies. Un sujet a particulièrement retenu l’attention des compilateurs : les femmes. Souvent démonisées, rarement louées, elles proviennent de multiples horizons. Dans les compilations, elles peuvent tout aussi bien être des figures historiques que mythiques. Les enchanteresses y sont récurrentes, en particulier Médée, Circé et les sibylles. Ces personnages antiques sont réécris par les auteurs Boccace, Christine de Pizan, Antoine Dufour, Symphorien Champier et Martin Le Franc. Les enchanteresses vues par les hommes sont dépeintes de manière souvent injuste alors que la seule femme, Christine de Pizan, se montre beaucoup plus compréhensive.
Ce rapport a pour objectif final de mesurer les perspectives d’actions de Planète Urgence sur la thématique des réfugiés environnementaux. Pour cela, il va s’attacher dans un premier temps à décrire la complexité de cette problématique à travers à la fois le positionnement de la recherche, des institutions internationales, nationales, mais aussi des organisations non gouvernementales. L’ensemble de ces acteurs a, de fait, une vision différente et évolutive de leur rôle potentiel face à cet enjeu. Cette divergence ajoute une difficulté de plus dans la prise en compte globale et coordonnée de la question des réfugiés environnementaux. Ensuite, un chapitre sera développé autour des actions possibles, en particulier en matière d’adaptation. En effet, ce concept relativement nouveau reste à clarifier en raison d’une frontière très mince avec le concept de développement, plus largement compris. Enfin, un dernier chapitre tentera d’établir un état des lieux des zones géographiques les plus sensibles en termes d’impacts humains aux changements climatiques. Ce sont ces zones qui doivent être considérées en premier lieu et servir de « zones pilotes » à la mise en place de programmes orientés vers les réfugiés environnementaux, le renforcement des capacités d’adaptation des populations vulnérables, etc…
En s’appuyant sur un terrain de longue durée dans un village de Roumanie au sein duquel des individus sont étiquetés comme « Tsiganes » mais ne se présentent pas ainsi, ce Mémoire vise à questionner ce que j’ai appelé la « tsiganité », c’est-à-dire les modalités de cette assignation identitaire, ses significations et ses conséquences sur les individus en termes d’identification et d’inscription dans la société. Pour cela, le terrain choisi a été l’école du village, en tant qu’espace de rencontre et de construction de soi, ce qui m’a permis de comprendre et d’analyser le processus de catégorisation qui fait que des individus, dans le cadre d’interactions avec des acteurs institutionnels, sont labellisés comme « Tsiganes ». La question de l’auto-identification de ces individus et leur « réception » de cette assignation identitaire est ensuite interrogée, notamment par le biais de portraits photographiques pris à la demande des habitants et utilisés comme outil d’analyse. Cette approche m’a permis de trouver une voie satisfaisante afin de restituer les subjectivités des personnes dans l’étude, ce qui en était l’un des objectifs principaux.
Aujourd’hui, les Tibétains, au Tibet comme en exil, continuent de se penser comme originaires de l’une des trois régions de leur pays que sont le U-Tsang, le Kham et l’Amdo. Toutes trois pourtant n’existent plus depuis 1965, date à laquelle fut créée, plus de dix ans après l’invasion chinoise, la Région Autonome du Tibet (RAT), englobant très grossièrement la région du U-Tsang, aussi appelée Tibet Central. Les deux autres régions tibétaines furent intégrées aux provinces chinoises du Qinghai, du Sichuan et du Gansu pour l’Amdo ; de la RAT, du Sichuan, du Qinghai et du Yunnan pour le Kham. L’ensemble du territoire sur lequel s’étale la population tibétaine au Tibet, quoique celle-ci ne dépasse pas les sept millions, représente une surface de 2.5 millions de km², soit cinq fois la France.
En ce qui concerne la population de mon sujet d’étude, les Tibétains en région parisienne, la plupart ont environ 35 ans, la majorité étant comprise dans une tranche allant de 25 à 45 ans selon mes observations. Que ces Tibétains soient nés au Tibet ou en exil, aucun ou presque n’a donc connu la période où le découpage « historique » du Tibet était en vigueur. Pourtant aucun ne se définirait comme originaire du Sichuan ou du Qinghai par exemple. Les Tibétains continuent de se définir comme Khampas -originaires du Kham-, Amdowas -originaires de l’Amdo-, ou U-Tsangwas -originaires du U-Tsang -. Il n’y a, derrière ces auto-définitions sur la base de la région, aucune volonté d’indépendance politique régionale. Ce que je désignerai comme « régionalisme » n’est pas de nature politique ; il n’y a aucune aspiration à la sécession des régions les unes par rapport aux autres.
En outre, une nouvelle « origine » semble être apparue pour ceux qui sont nés en exil, en Inde : ils sont désignés par les Tibétains venus du Tibet comme les shichak, terme provenant d’un glissement de la géopolitique à la socio-anthropologie. Traduction en tibétain de l’anglais settlement, « camp », ce mot en est venu à désigner ceux qui y sont nés. Eux-mêmes n’emploient pas cette expression pour se désigner et ne se définissent que comme « Tibétains ». Ils semblent aussi n’afficher aucune des saillances régionales que les Tibétains reconnaitraient comme de la région de l’Amdo, de celle du Kham ou de celle du U-Tsang. Pourtant, eux aussi semblent former du « nous » par une série de traits caractéristiques. En France, ces souvenirs et habitudes d’Inde sont souvent dissimulés dans la société tibétaine et face à la française, mais dans l’entre soi, ils sont souvent cultivés. Peut-on pour autant parler d’une « quatrième région » ? C’est l’une des questions que je souhaite explorer.
L’état actuel des travaux ne rend pas compte de l’ampleur des questions philosophiques et des enjeux moraux suscités par l’apparition sur la scène internationale des réfugiés climatiques. Il est pourtant urgent de leur accorder une protection à travers des accords internationaux. Les philosophes qui se sont penchés sur le sujet ont été induits en erreur tant par la multiplicité des termes employés que leur absence de définitions. Ce travail critique la tendance actuelle des militants écologistes à vouloir englober des populations aux problèmes divers sous le terme de réfugié. Banaliser l’emploi du terme de réfugié n’est pas seulement fallacieux mais également dangereux. A terme, les militants se tourneront vers la Convention de Genève pour revendiquer que les populations déplacées soient considérées comme des réfugiés. Or la Convention de Genève n’est pas un outil adéquat pour remédier au sort de ces populations. De plus, on ne peut élargir le statut de réfugié pour inclure ces populations sans risquer de perdre sa crédibilité et son efficience. Suivre la pente qu’emprunte les militants nous mènerait à accorder le même traitement aux réfugiés climatiques et aux réfugiés politiques, ce qui est une erreur. Notre hypothèse est que les habitants des petits pays insulaires à l’inverse des autres populations ont besoin d’un élargissement de la Convention de Genève. Nous arguerons que nous avons des devoirs et des responsabilités envers eux que nous n’avons pas envers les réfugiés politiques.
Pour défendre ce point de vue, il faut définir clairement ce qu’est un réfugié climatique et justifier cette appellation. Nous devrons donc confronter la notion de réfugié climatique à d’autres notions concurrentes. Une fois les termes définis, nous envisagerons les enjeux éthiques à travers le prisme des questions de justice globale. Nous verrons que pour déterminer qui devrait remédier au sort des réfugiés climatique, il ne suffit pas de se référer à la responsabilité causale. Cela nous mènera à arguer que bien que séduisant, le principe pollueur-payeur n’est pas un outil adéquat pour guider la réflexion. Nous serons également amenés à nous interroger sur la pertinence d’une institution environnementale globale.
Ce mémoire interroge l’échec de la politique de coopération française sur les migrations avec le Mali. Cet échec a pu être constaté avec la signature des accords de réadmission au Mali. Le choix d’un tel sujet se justifie par une volonté de connaître les véritables raisons du refus malien de signer ces accords. Pour cela j’ai effectué une enquête de terrain au Mali. Cette enquête m’a permis de démontrer comment les différents partenariats bilatéraux et multilatéraux noués par le gouvernement malien avec les pays européens s’inscrivent dans l’externalisation du contrôle des frontières européennes dans un pays d’origine des migrants comme le Mali. De ce fait, le plan de mon mémoire tend à montrer la réelle marge de manœuvre du gouvernement malien dans la gestion des migrations au Mali. Cette opportunité de recherche m’a permis d’accéder à certains résultats donnant une vision précise de la relation partenariale entre pays d’origine et pays d’accueil des migrants. On constate qu’il s’agit en réalité d’une relation de dominant dominé où le pays de départ est incité à faire sienne toutes les priorités du pays d’accueil en termes de maitrise des flux. Plusieurs facteurs analysés dans ce travail nous démontrent cela notamment la nécessité de création d’une politique nationale malienne sur les migrations, la promotion de la migration légale au Mali, puis la création par l’UE d’un centre d’information et de gestion des migrations au Mali (CIGEM). Après une analyse de la gestion des migrations au Mali, ce travail aborde les raisons du refus malien de signer les accords français de gestion concertée des flux migratoires. Les recherches ont permis de connaitre les fondements du refus malien de signer mais aussi de démontrer comment ces accords allaient à l’encontre même des décisions politiques maliennes. On constate également que le refus de signer du Mali s’accompagne de conséquences politiques et économiques qui poussent à s’interroger sur la nature de la relation franco-malienne. S’agit t’il de coopération ou de sous traitance ? C’est donc à cette question que le présent mémoire tente de répondre.
Ce travail aborde la méthode et les pratiques mises en place par les bénévoles du dispositif associatif Laboratorio 53 qui travaille à Rome avec les demandeurs d’asile et les réfugiés. Cette association s’occupe de soutenir les migrants dans leur parcours en Italie.
La présente enquête repose sur une série de sept entretiens formels menés auprès de journalistes et de militants sénégalais en Île-de-France de novembre à décembre 2012, doublés d’une exploration de la littérature grise produite par ces derniers. Leurs apports permettent d’analyser successivement les capacités, les opportunités et les répertoires d’action du milieu associatif expatrié, pour comprendre les modalités de construction de la question des sanspapiers comme problème public au Sénégal, et son articulation avec les autres formes de lutte menées antérieurement en France.
Le mineur isolé demandeur d’asile (MIDA) est un jeune qui, ayant quitté son pays d’origine ravagé par la guerre ou les conflits, est arrivé en France sans être accompagné de ses parents pour y faire une demande d’asile. Le MIDA est une catégorie spécifique de mineurs isolés étrangers (MIE) mais se distingue de celui-ci dans la mesure où son départ est involontaire, causé par des persécutions, quand celui du MIE est souvent voulu et lié à des considérations économiques. Le statut du MIDA n’est pourtant pas inscrit dans la loi française et le jeune relève de facto de plusieurs branches du droit : le droit des enfants, le droit des étrangers et le droit d’asile. Ce triple statut ne lui fournit pas les bases pour le protéger ou défendre effectivement ses droits. Le vide juridique relatif aux MIDA est alors à l’origine de violations des droits des MIDA.
Wikipédia semble permettre une forme d’interaction entre l’expert (le scientifique dans notre travail) et le profane (le wikipédien), deux figures socialement construites. Le profane ferait en quelque sorte ingérence dans le domaine de l’expert, domaine que ce dernier avait pourtant pris soin de constituer de façon autonome du social, comme le gage d’un effet idéologique opérationnel. (....)
Une étude sur les enfants syriens réfugiés au Liban
Manuela CasaloneL’objectif de notre recherche a été celui de montrer comment l’enfance se construit dans un contexte de déplacement et de migration, en faisant référence au cas spécifique des enfants syriens réfugiés au Liban et à leur processus de socialisation dans le pays d’accueil. Ce travail s’insère dans le cadre d’un stage de six mois au sein du Caritas Lebanon Migrant Center (CLMC), pendant lequel nous avons pu comprendre quelles sont les principales difficultés que les jeunes syriens doivent surmonter dans la nouvelle société d’installation et les situations qui les poussent à assumer un rôle d’adulte de façon précoce.
Le Maroc est, de par son emplacement géographique frontalier de l’Europe, un pays de transit pour de nombreux exilés subsahariens ou en provenance du Machrek. Depuis une quinzaine d’années et dans le cadre de sa propre politique migratoire, l’Union européenne fait pression sur le Gouvernement pour qu’il contrôle plus strictement les flux migratoires sortants. Dans le même temps, le niveau de développement et la relative liberté d’expression ont permis la structuration d’un réseau d’ONG internationales, marocaines ou initiées par les exilés eux-mêmes. C’est dans ce contexte que le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) accorde le statut de réfugié aux exilés qui correspondent à son mandat et cherche à faire du Maroc un pays d’asile. L’objectif de ce mémoire sera donc d’analyser l’impact effectif des actions effectuées ou commanditées par le HCR sur la population des exilés au Maroc. L’hypothèse est celle de l’instauration de nouveaux clivages matériels, identitaires et de comportement vis-à-vis des institutions internationales et marocaines. Ces différences se superposent et se combinent à celles déjà existantes de la région d’origine, du genre et du capital économique, social et culturel des exilés.
Les transformations du travail migrant en Italie : le cas des demandeurs de protection internationale.
Simone Di CeccoL’étude du dispositif de volontariat des demandeurs de protection internationale en Italie fournit un point d’observation privilégié pour étudier les rapports entre la crise économique et la restructuration des politiques migratoires et d’asile, et l’impact de telle imbrication sur le travail migrant. Les transformations concomitantes au sein du monde du travail d’une part et des dispositifs de gestion de mobilités internationales d’autre part mettent aujourd’hui en tension les logiques de l’utilitarisme et de l’humanitarisme qui traversent le gouvernement des migrations contemporaines. Telle dynamique complexe invite à réinterroger et réactualiser le rapport, souvent négligé, entre le travail migrant et le régime de l’asile. En s’appuyant sur une recherche dans deux villes italiennes, Bologne et Vicence, ce mémoire se propose d’analyser les discours et les pratiques des différents acteurs qui participent au volontariat des demandeurs de protection internationale, et montre les relations que ce dispositif expérimental et décentralisé entretient avec le contexte italien marqué par la crise économique et la « crise migratoire ». Le volontariat se présente comme une forme de travail invisibilisé, et signale l’émergence d’un nouveau paradigme de plus en plus présent dans les politiques migratoires et d’asile tout comme dans les discours sur l’intégration des personnes migrantes : le devoir de « se rendre utiles » à la société d’accueil, à travers des activités non rémunérées tel que le nettoyage des rues. Les cas du volontariat des demandeurs de protection internationale permet donc d’analyser les évolutions de l’économie morale de l’asile et ses effets sur l’inclusion différentielle des personnes migrantes dans l’Italie contemporaine.
Ce mémoire relate, notamment à partir d’une expérience de l’intérieur, des éléments montrant la prise du camp d’étrangers qu’est la Jungle de Calais entre deux mouvements : un de répression et de contrôle, l’autre de développement d’une vie quotidienne avec ses sociabilités propres, avec un questionnement sur la pérennité de la vie dans ce type de lieu.
Le Congo, en raison de sa relative stabilité au sein de l’Afrique centrale, accueille de nombreux réfugiés en provenance de ses pays voisins. Il a mis en place un organe gouvernemental chargé de l’attribution des statuts de réfugié aux demandeurs d’asile. Cependant, cet organe présente certains dysfonctionnements. Les réfugiés et demandeurs d’asile sont sujets à des violences policières, et ne disposent pas des mêmes droits que les nationaux face à l’emploi. Leur relative mise à l’écart dans le pays semble montrer que ces êtres sont « indésirables ». Le HCR organise son action en considérant les volontés de l’État d’accueil, tout en étant dépendant de financements internationaux. Les budgets diminuent et l’assistance est faible. Les réfugiés mettent en place des stratégies de survie et se rassemblent en communautés pour défendre leurs droits et améliorer leur quotidien.
Ce travail vise à comprendre dans un premier temps les raisons de l’insuffisance humanitaire en faveur des réfugiés de la RDC en République du Congo, notamment pourquoi les droits relatifs au statut des réfugiés ne sont pas respectés ? Dans un second temps, on analyse les différentes modalités d’insertion des réfugiés dans leur nouveau milieu, en se concentrant notamment sur les effets de l’assistance humanitaire. En somme, ce mémoire analyse l’assistance humanitaire comme un facteur d’insertion pour les réfugiés, et définit différentes modalités d’insertion entre les réfugiés urbains et les réfugiés ruraux.
Les pages qui suivent auront pour but d’introduire une reconstruction de l’histoire d’un objet techno-politique qui s’appelle Brique Internet. La Brique Internet est un petit ordinateur sans écran qui a deux fonctions principales : fournir un Internet « propre » et faciliter l’auto-hébergement. Un Internet propre : la Brique Internet est équipée d’une antenne qui diffuse un signal Wi-Fi grâce auquel ceux qui se connectent peuvent accéder à internet dans sa totalité en dépassant les limites territoriales imposées par la censure, étatique par exemple, ou les ralentissements imposés par des dommages au réseau physique local. L’auto-hébergement : la deuxième fonction de la Brique, mais non la moindre, est celle d’être un serveur. La Brique Internet7 propose à l’utilisateur de s’auto-héberger. Ces deux fonctions de la Brique ont plusieurs niveaux de complexité qui seront approfondis d’une façon graduelle dans le t J’ai essayé de faire l’archéologie de l’objet Brique Internet dans le but d’en séparer les couches de sens qui sont regroupées dans la tête des techniciens qui travaillent dessus et qui sont déjà acculturés aux définitions informatiques.
crise de sens ou outils de professionnalisation ?
Laetitia Della TorreLe développement récent d’applications mobiles dans le milieu associatif pose la question du lien entre NTIC et action sociale. Or, la diffusion de ces applications a lieu dans un contexte de reconfiguration et de privatisation du secteur. Comment alors s’articulent NTIC et idéologie néolibérale ? Cette dernière est antérieure à l’émergence d’outils numériques dans les années 2000, mais ne peut-on pas dire que les NTIC seraient des sortes de catalyseurs ? Répondre à ces interrogations nécessite de revenir plus globalement sur la nature des technologies, en voyant comment elles peuvent charrier représentations et modèles idéologiques. Or, ce cadre influe sur la réception de ces outils par les travailleurs sociaux, entre résistances et formes d’appropriation dans leurs pratiques professionnelles. Mais, on peut toutefois nuancer ce lien entre NTIC et néolibéralisme. Tout d’abord, ces applications permettraient pour les individus des formes de militantisme paradoxales, entre engagement individualisé, distancé et engagement local. Et surtout, elles posent à nouveau frais la question du contrôle social, déjà soulevée lors du développement de fichiers informatiques. Sachant que ces applications sont abordées dans toute leur ambiguïté, en revenant sur la dialectique qu’elles posent entre outil de contrôle et outil de travail. Le tracé de cette frontière dépend en effet à la fois de l’autonomie du secteur associatif et des dispositifs de protection de données existants.
Ce mémoire de recherche s’intéresse à la situation des femmes migrantes isolées en France.A travers une première démarche théorique, il entend questionner l’invisibilité des femmes dans les représentations de la migration, et l’absence de prise des principes directeurs du HCR sur les persécutions de genre dans les procédures d’asile. L’étude se focalise ensuite sur le centre d’hébergement d’urgence d’Ivry-sur-Seine pour les femmes isolées et en famille, qui semble marquer une avancée dans la prise en compte des besoins spécifiques des femmes en matière de soins et de protection. Cependant, cette prise en charge temporaire ne peut masquer les obstacles structurels et politiques à l’accueil dans la durée des femmes migrantes, qui relèvent d’une absence de volonté étatique et des tensions qui minent la sphère associative. Ces antagonismes empêchent l’émergence d’un plaidoyer commun pour apporter des solutions pérennes et protéger les exilées des persécutions de genre. L’étude propose alors une « sociologie de l’intime » en s’intéressant aux stratégies déployées par les migrantes pour surmonter et contourner les difficultés des démarches d’asile, à travers la naissance de nouveaux réseaux de solidarité entre les femmes exilées.
La nécessité de plus en plus présente des systèmes éducatifs de nombre de pays d’Afrique, de faire face à la massification scolaire, ainsi que les processus d’internationalisation de l’enseignement supérieur et de pénétration des technologies de l’information et de la communication en Afrique ont conduit à l’apparition de nouvelles formes d’enseignement à distance ces dernières décennies. Parmi ces innovations, les MOOCs comme l’Université Virtuelle Africaine ont déjà reçu un intérêt considérable de la part des travaux de recherches en sciences sociales. Au contraire, l’Université Virtuelle du Sénégal (UVS), l’une des plus récentes parmi ces expérimentations, est jusqu’à présent demeurée dans l’ombre de ces études. Cette étude vise essentiellement à combler ce manque dans la littérature existante. Tout en rappelant que la création de l’UVS s’effectue sur ce fond commun de développement des projets de e-learning au Sénégal et en Afrique en général, cette enquête s’attache à mettre en exergue les spécificités de cette institution. Néanmoins, loin d’une simple description du système interne de l’UVS, il s’agit de se replacer dans une analyse centrée sur les acteurs et les stratégies mises en place par ces derniers, et par conséquent de s’éloigner de l’approche traditionnelle centrée uniquement sur les outils numériques. Ainsi, tout en ne négligeant aucun des éléments du triptyque outils / institutions / acteurs, cette étude insiste davantage sur le rôle des stratégies des acteurs pour contrôler ou contourner au mieux les outils et règles internes à l’UVS selon une approche microsociologique, ainsi que sur les conséquences de la distance propre à l’enseignement dispensé par l’UVS sur les interactions entre ces acteurs. Enfin, cette étude met en exergue l’importance de prendre en considération la diversité des acteurs, d’une part en étudiant aussi bien les professeurs que les tuteurs ou les étudiants, et d’autre part en montrant comment l’enseignement à distance tel que proposé par l’UVS induit la création de plusieurs publics étudiants très hétérogènes ainsi que la mise en place de pratiques -individuelles ou collectives- diverses pour faire face aux mutations engendrées par le e-learning et la e-scolarité.
Depuis plus d’un siècle, les camps se sont imposés comme réponses unanimes des États et organisations internationales à des crises politiques, sociales et environnementales, qu’importe le contexte de leur avènement. La répétition dans le temps et dans l’espace de ces emplacements, dont les formes peuvent varier - allant de camps de réfugiés à camps de déplacés en passant par zones de transit et centres de rétention - donne en effet à voir comment ces derniers sont peu à peu devenus « une composante majeure de la société mondiale », mais aussi, et surtout « le lieu de la vie quotidienne d’une dizaine de millions de personnes dans le monde » (Agier, 2014, p.11). Multiples et polymorphes, ils ont cependant pour caractéristique commune d’être conçus et pensés sur le mode du temporaire, « sans passé - sinon sur un mode compliqué » et dans un avenir incertain (Hartog, 2012 [2003], p.17). Ces représentations institutionnelles et administratives enferment dans un présent poussé à l’excès mais elles ne résistent cependant pas à l’épreuve du réel. Car le temps se déploie dans toutes ses dimensions pour ceux qui habitent les camps. Le présent suspendu qui les contraint à une « permanence du précaire » (Agier, 2014, p.111) se conjugue, dans ces emplacements supposés temporaires, aux mémoires et devenirs collectifs, aux souvenirs et espérances individuelles. En portant dans ce mémoire notre regard sur le camp de Chatila, l’un des plus vieux camp du monde cristallisé dans une forme urbaine précaire, et au travers de la parole de ceux qui l’habitent, il s’agira de dépasser la relégation temporelle, spatiale et sociale que synthétise l’espace camp pour replacer, ceux qui le vivent, dans un présent, non pas autre mais partagé, dans lequel le passé et le futur ont aussi leur place.
Ce travail a pour objet le rôle que jouent des groupes LGBTI de soutien aux demandeur-se-s d’asile qui fondent leur requête sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre dans le dispositif d’accueil et de régulation des demandeur-se-s d’asile en Italie. Si d’un côté le dispositif d’accueil discrimine et ignore les demandeur-se-s issue-s des minorités sexuelles, de l’autre côté la communauté LGBTI n’est pas inclusive à l’égard des personnes LGBTI migrantes et doit faire face à des attitudes racistes de la part de ses membres. La marginalisation et l’isolement des demandeur-se-s qui se déclarent LGBTI encouragent de plus en plus de groupes LGBTI à s’engager dans la création de services adressés notamment aux migrant-e-s LGBTI. Les bénévoles des groupes offrent un service d’accompagnement juridique aux demandeur-se-s d’asile LGBTI, notamment travaillant à la préparation de l’audition où ils/elles devront réussir à convaincre les juges de la Commission Territoriale de la crédibilité des raisons de leur fuite et de leur migration, c’est-à-dire leur orientation sexuelle ou/et leur identité de genre. L’élément de la reconnaissance de l’orientation sexuelle et de l’identité de genre du/de la requérant-e est ainsi la condition nécessaire pour accéder au soutien des groupes. Dans la grande majorité des cas, ils offrent en effet de l’aide en utilisant comme critère de sélection la déclaration ou la reconnaissance d’appartenance des migrant-e-s à la « catégorie » LGBTI. Dans la mesure où l’identification des migrant-e-s et la reconnaissance consécutive des bénévoles sont nécessaires pour recevoir cette typologie de soutien, mon hypothèse est que le rôle joué par les groupes est fondamental dans la construction de la légitimité juridique et sociale du/de la migrant-e et que les bénévoles des organisations LGBTI italiennes deviennent des acteurs centraux du dispositif d’accueil. Pour vérifier cette hypothèse j’essayerai de répondre aux questions suivantes : Qu’est-ce qui motive l’engagement des organisations LGBTI dans la cause des migrant-e-s ? Quel est le travail mené par les groupes de soutiens aux demandeur-se-s d’asile dans le contexte de la demande d’asile fondée sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre ? Quel est leur apport et leur rôle au sein du dispositif d’accueil ? Qu’est-ce que l’intervention des groupes de soutien produit dans la trajectoire de vie et dans le parcours de légitimation ou délégitimation des demandeur-se-s d’asile ?
Dans l’espace médiatique, les adoptés font l’objet d’assignation de l’identité par les parents adoptifs, les organismes de l’adoption et plus largement par l’entourage familial et scolaire. Eux-mêmes, en tant qu’individus forgent leur identité par interactions avec d’autres individus et avec le groupe dans lequel ils sont socialisés. Parce que le débat sur l’adoption internationale est divisé entre différentes positions morales, ces assignations et représentations deviennent souvent des revendications. Nous allons les analyser dans une approche stratégique : les discours que nous étudions impliquent des stratégies concrètes, à travers lesquelles est formée la pratique de l’adoption internationale en France. Nous partons de l’hypothèse selon laquelle les questionnements dans l’adoption internationale se font autour de frontières morales qui s’établissent sur la base des convictions éthiques des acteurs concernés. Avec l’étude du terrain, nous allons pu décrire deux attitudes dans les discours étudiés : il s’agit de logique universaliste et logique culturaliste. Les deux se réfèrent à des tendances morales plus globales qui sont présentes dans la société occidentale au niveau plus général et qu’on retrouve dans d’autres débats. Dans sa finalité, notre recherche vise à apporter une réflexion sur les frontières de filiation dans le contexte culturel français.
Ce mémoire de recherche appréhende les enjeux du processus de construction et d’évolution de l’action publique menée en direction des mineurs isolés étrangers en France à travers la mise en place de la circulaire interministérielle du 31 mai 2013. Relative au dispositif national de mise à l’abri, d’évaluation et d’orientation des jeunes isolés étrangers, cette circulaire s’inscrit dans une prise en compte progressive de ce phénomène migratoire. A partir d’une enquête ethnographique engagée auprès de quatre associations (Croix rouge française, France terre d’asile, Hors la Rue, Gisti), notre étude interroge la catégorie des mineurs isolés étrangers à travers les effets de l’application de cette circulaire et le défi de sa mise en œuvre par les associations. L’objectif de cette présentation descriptive et exploratoire est d’ouvrir une réflexion autour de la coexistence de divers modes d’actions et de participation à l’action publique. Elle rend compte de la diversité des façons de concevoir l’accueil et la prise en charge de ce jeune public sur le territoire français au regard d’un cadre analytique plus global des politiques publiques menées envers ce public.
« L’ENA n’entend donner aucune approbation ni improbation aux opinions émises dans ce mémoire : elles doivent être considérées comme propres à leur auteur. »
Alors qu’en France les enseignements de langue et culture d’origine (Elco) sont supprimés et remplacés par les EILE (enseignements internationaux de langue étrangère) lors de la rentrée 2020, en Allemagne, les Länder, responsables pour le domaine d’éducation, discutent d’élargir leurs dispositifs équivalents de Herkunftssprachlicher Unterricht (HSU).
Cette contradiction à première vue est symptomatique pour des politiques publiques qui se sont développées dans de différents contextes historiques et systémiques. Elles révèlent toutefois de nombreuses parallèles des enseignements de langue et culture d’origine (ELCO) français et allemand à seconde vue.
Ce mémoire s’intéresse particulièrement aux ELCO arabes dans les deux pays voisins européens. Les particularités de l’histoire de leur immigration caractérisent leurs communautés arabes et entraînent des défis par rapport à l’organisation et le contenu des ELCO.
À travers une approche comparative, le présent travail montre les points communs et des différences des ELCO en France et en Allemagne où la Rhénanie-du-Nord-Westphalie peut être considéré comme Land pionnier, et c´est pour cette raison, que celui-ci a été le point de comparaison pour France dans cette étude.
En s’interrogeant sur le changement des objectifs des dispositifs français et allemands dans un contexte européen, ce mémoire compare les phases du développement de l’objectif des ELCO de la facilitation du retour au pays d’origine au plurilinguisme, retrace les raisons pour ce changement et démontre les conséquences pratiques qui entraînent l’introduction du plurilinguisme comme nouvel objectif de cette politique publique.
Extrait de conclusion :
"le pouvoir dans le numérique est un réseau de relations tout aussi complexe et diversifié que celui de la société disciplinaire. Les acteurs publics et privés y sont impliqués de la même manière, même si leurs intérêts sont parfois très différents. On peut plutôt reconnaître dans cette volonté le même type d’intentionnalité que décrit Foucault. Dans la mesure où les instruments d’exercice du pouvoir - en l’occurrence les technologies - et leurs caractéristiques fondamentales - ici la focalisation sur les comportements, l’omniprésence de la surveillance et de l’analyse, la dynamisation de limites, de normes et de catégories auparavant fixes - sont issus du contexte historique, cette intentionnalité n’est plus celle de la volonté individuelle qui peut se fixer des objectifs personnels. En d’autres termes, les différents acteurs, avec leurs divers objectifs de sécurité, de profit, de participation, d’influence ou de connaissance, se ressemblent en ce que, pour actualiser leurs objectifs et déplacer les asymétries en leur faveur, ils recourent aux mêmes instruments numériques et utilisent les mêmes pratiques. Cette compréhension permet également de comprendre pourquoi les demandes de restrictions de l’État de droit sur la génération de profit ou la protection de la vie privée par les offres numériques ne sont pas des moyens suffisants pour modifier le mode de base qui traverse le pouvoir numérique. Il ne s’agit certainement pas de propositions de solutions triviales et elles sont définitivement importantes pour aplanir les asymétries, mais elles ne s’attaquent pas au coeur de ce sur quoi se construisent les rapports inégaux. Peut-être que de telles initiatives peuvent être comparées aux mouvements ouvriers qui s’attaquent au problème de l’exploitation sous le capitalisme en réclamant des salaires conventionnels et des horaires de travail plus acceptables. Les salaires conventionnels et la vie privée sont des éléments importants si l’on veut que la vie soit digne d’être vécue dans les conditions existantes. Mais ces conditions ne changent que lentement et dans une mesure limitée."
Créé en 1987, Huawei a développé ses activités en Europe et Afrique à partir des années 2000s. Cependant, les soupçons de vols de propriétés intellectuelles et d’espionnages ainsi que le caractère « privé-étatique » de cette entreprise étroitement liée à l’État chinois suscitent des inquiétudes quant à son influence sur la sécurité des réseaux des télécommunications dans le monde, en particulier dans les pays occidentaux. L’introduction des réseaux 5G a intensifié ces inquiétudes compte tenu de l’ampleur des influences que cette technologie de pointe, avec les objets connectés, peut avoir sur la société notamment en ce qui concerne la sécurité nationale. L’Union européenne a essayé de prendre des mesures spécifiques aux TIC chinoises à l’époque du Commissaire Karel De Gucht a fait. En outre, elle a promulgué une directive pour renforcer le niveau de sécurité des outils numériques utilisés dans les États membres. Mais, l’Union européenne n’a pas réussi à prendre des initiatives fortes pour lutter contre les géants des télécommunications chinois, ni à initier une politique commune de « cybersécurité » pour l’Union. Les divisions politiques internes et les dépendances économiques à l’égard de la Chine et de ses producteurs, ont entraîné des réponses divergentes face l’enjeu de Huawei de la part de États membres. C’est surtout Washington qui a exercé la puissance normative et technologique la plus forte notamment à destination des pays de l’Europe centrale et orientale via ses engagements diplomatiques. Parallèlement, l’Union n’a pas pris d’action publique en Afrique pour empêcher la pénétration des TIC chinoises sur ce continent, mais, depuis quelques années, l’Union renforce la coopération avec les pays africains pour diminuer la vulnérabilité de leurs réseaux de télécommunications à travers son propre projet stratégique d’investissement en Afrique comme l’on peut constater dans le Sommet UE-UA en 2022. En outre, Bruxelles s’engage pour la sécurisation des réseaux de télécommunications dans les pays tiers en coopération avec Washington, qui pourrait apporter une influence importante sur champ de bataille.
Ce mémoire a pour ambition de mesurer le poids des enjeux sécuritaires, juridiques et politiques que porte la vidéosurveillance algorithmique pendant les Jeux Olympiques et Pa-ralympiques de Paris 2024 en se demandant si ces derniers jouaient un rôle de catalyseur dans l’établissement et la normalisation de pratiques de surveillance renforcée par caméras en France. Nous avons constaté que la police et le gouvernement légitimisent l’installation ainsi que l’emploi de caméras intelligentes dans l’espace public par le besoin d’anticiper les dangers éventuels au nom de la sécurisation. Comme on a pu le voir, ces acteurs tirent profit de la situation puisque cela leur permet aussi d’étendre leur contrôle sur la population, un pouvoir qu’ils ne pouvaient avoir autrement que par l’exceptionnalité de l’évènement. Les exemples de l’Angleterre ou du Japon, précédemment hôtes des Olympiades, montrent un changement dans le paysage sécuritaire de ces pays avec une installation pérenne des mesures de surveillance installées en premier lieu dans le cadre des Jeux. L’équilibre entre la sécurité et les droits civils apparaît donc de plus en plus précaire, et les décisions prises dans le cadre des Jeux pourraient avoir des répercussions durables sur la société française.
Le microciblage politique favorise la mise en place d’un cercle vicieux renforçant le capitalisme de surveillance : le capitalisme de surveillance fonctionne grâce à la collecte massive de données personnelles ; ces données, analysées par les logiciels de délégation, alimentent des modèles prédictifs ; ces modèles permettent un microciblage ultraprécis, utilisé à des fins politiques pour influencer les électeurs et remporter des élections. C’est un outil particulièrement efficace en permettant aux candidats de diffuser des publicités personnalisées. Ce système profite avant tout aux cabinets de conseil qui développent et vendent ces outils de microciblage, se légitimant par leur efficacité électorale. Les acteurs politiques, quant à eux, sont peu enclins à réglementer la collecte de données et les plateformes qui leur ont permis de gagner des élections et dont ils dépendent. Ces plateformes profitent de cette situation de dépendance. Elles continuent de collecter massivement des données, source de leur richesse et de leur influence. Ainsi, le capitalisme de surveillance et le microciblage politique s’inscrivent dans un cercle vicieux où la collecte de données alimente le ciblage, lequel devient indispensable à de nombreux acteurs. Ces derniers, sous dépendance, participent à l’institutionnalisation de la collecte de données, et ce, au détriment de la vie privée des utilisateurs. Cette constatation nous permet d’affirmer que le microciblage politique est le cheval de Troie du capitalisme de surveillance, ceux y ayant recours ne pouvant plus en contester les risques et l’encourageant même.
Analyse des implications des technologies de surveillance sur les migrants aux frontières européennes
Walid MOUACHACette étude examine l’expansion de l’usage des technologies de surveillance dans le domaine des migrations en Europe et ses effets sur les migrants. En mobilisant le cadre théorique de la sécuritisation, elle démontre premièrement les raisons profondes et complexes derrière la perception des migrants comme des personnes à risque, y compris le rôle des technologies de surveillance dans la construction de cette perception. Cette recherche permet deuxièmement non seulement de découvrir les différentes technologies de surveillance utilisées par l’UE dans le domaine de la gestion des migrations, mais aussi de les situer dans le cadre des rapports de force et de domination qui caractérisent le champ de la surveillance des migrations. À travers des entretiens semi-directifs avec des migrants d’une communauté rurale du sud-est du Maroc, ce mémoire permet troisièmement d’analyser à la fois les effets des technologies de surveillance dans l’exacerbation de la vulnérabilité des migrants et les tactiques de contournement que ceux-ci utilisent pour y faire face. Cette étude conclut que, bien que ces technologies soient souvent présentées comme des solutions à l’immigration illégale, leur efficacité est contestée et elles pourraient contribuer à des pratiques discriminatoires envers les migrants. Elles nécessitent donc des études d’évaluation d’impact a priori ainsi que des cadres juridiques clairs qui encadrent leur usage dans le domaine des migrations.
Minerais, data, énergie : paradigmes d’une redéfinition des dynamiques géopolitiques et économiques mondiales
Bruno CostaDans ce mémoire intitulé "De la matérialité du numérique : Minerais, data, énergie : paradigmes d’une redéfinition des dynamiques géopolitiques et économiques mondiales", Bruno Costa explore en profondeur les implications physiques du monde numérique. Derrière l’illusion d’une économie "immatérielle", se cache une réalité bien tangible, façonnée par l’extraction de ressources, la gestion des infrastructures de données et l’approvisionnement énergétique mondial. À travers une analyse minutieuse, l’auteur examine comment les matières premières comme le cuivre, le cobalt et le lithium, utilisées notamment dans les batteries, redéfinissent les rapports de force entre les nations. Il illustre également comment les infrastructures numériques – câbles sous-marins, data-centers – deviennent des éléments clés de souveraineté technologique. Enfin, l’étude se concentre sur la Chine, en tant qu’acteur majeur de la transition énergétique et numérique, révélant les tensions géopolitiques et économiques associées à cette transformation. Ce mémoire, riche en données empiriques, éclaire la manière dont l’expansion technologique du numérique repose sur des dynamiques économiques et politiques concrètes. Il offre une vision inédite des liens entre l’innovation numérique et les ressources matérielles, soulignant que le monde numérique, loin d’être dématérialisé, est indissociable des réalités géopolitiques et énergétiques contemporaines. Un ouvrage essentiel pour comprendre les enjeux de la transformation numérique mondiale.