La chronologie a été conçue à l’usage des étudiants du cours sur les politiques de migration et d’asile de l’option « Migrations et relations interethniques » du Master Sociologie et anthropologie : politique, culture et migrations à l’Université Paris 7-Denis Diderot et du Master sull’imigrazione de l’Université Cà Foscari de Venise. Dans sa démarche, l’auteur s’inspire librement de la trilogie lacanienne qui distingue trois domaines (S, I, R) voués à la connaissance : le symbolique, l’imaginaire et le réel. Il fait l’hypothèse que ces trois registres, organiquement liés, ici figurés respectivement par les textes réglementaires (S), les discours (I) et les réalités (R), ne sont intelligibles que si on les met en relation. Le choix des items retenus n’est évidemment pas neutre.
L’intention est d’illustrer la manière dont la politique de fermeture des frontières de l’Union européenne entraîne, outre son cortège de drames, de violations des droits de la personne et d’absurdités parfois ingérables par ceux-là mêmes qui la mettent en œuvre, dans une surenchère dont les effets semblent parfois échapper aux protagonistes, des marchandages entre Etats où migrants, réfugiés et personnes déplacées forment une monnaie d’échange. Ce processus a pour horizon l’enfermement injuste, la répression et l’errance d’un nombre accru de candidats à la migration. La chronologie suggère que, si cette tendance continue à prévaloir, on s’achemine vers un système d’assignation à résidence des populations des pays « tiers », c’est-à-dire vers une nouvelle version de l’apartheid à l’échelle planétaire, où des camps seraient chargés de maintenir à distance des populations rejetées de part et d’autre.