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Le programme "ASILES"

Retours de terrain

Le Programme ASILES assure la prise en charge financière et l’encadrement intellectuel de nombreuses recherches individuelles (missions d’étude, séjours de recherche, participations à colloques...) ainsi que de travaux collectifs (publications, colloque, numéros de revue...). Les résultats intermédiaires de ces travaux individuels ou collectifs sont présentés ou annoncés ici


Marc BERNARDOT

"Déplacer et loger les indésirables, sociologie du logement contraint"

Ce texte est une version modifiée d’une communication au colloque international « Mobilité, précarité, hospitalité : héritages et perspectives du logement en Europe », Nanterre, Paris X, 29 et 30 septembre 2005. Nous amorçons, dans cet article, une socio-histoire des modes de résidence forcés et logements contraints pour les populations indésirables en France durant le XXe siècle...

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ECRIRE A L’AUTEUR : cyberns@wanadoo.fr


BOUAGGA Yasmine

"Comment « être palestinien » ? observations sur la réhabilitation d’un camp par l’UNRWA en Syrie."

Ce texte est un document de travail s’essayant à faire une synthèse des observations menées dans un camp de réfugié en Syrie, au cours de mon retour sur le terrain en février 2006 ( grâce au financement du programme Asiles ), dans le cadre de la réalisation d’un mémoire sous la direction de Didier Fassin[[Master 2 « Enquêtes Terrains Théories », ENS-EHESS ; tuteur : Michel Offerlé.

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ECRIRE A L’AUTEUR : yasmine.bouagga@ens.fr


CORBET Alice

Génération née dans les camps de réfugiés Sahraouis : une vie entre les camps et l’Occident

Le texte présenté ici est élaboré à partir des observations effectuées lors de trois terrains d’un mois et plus spécifiquement d’une recherche en avril 2006, dans les camps de réfugiés sahraouis situés, depuis 1976, au Sud-Ouest de l’Algérie. La méthode adoptée est celle de « l’intégrations participante ». Ce troisième voyage n’aurait pu être possible sans l’aide financière et intellectuelle du Programme Asiles. Le présent texte constitue une synthèse immédiate d’observations faites durant ce mois d’avril 2006 qui seront exploités de manière approfondie dans le cadre d’une thèse de doctorat.

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ECRIRE A L’AUTEUR : alicecorbet@gmail.com


FRESIA Marion

"Des « réfugiés-migrants » : Les parcours d’exil des réfugiés mauritaniens au Sénégal"

Ce texte a servi de support à une communication présentée pour le colloque international sur l’« Asile au Sud », organisé par le CEPED, l’IRD, le Centre d’Etudes Africaines et l’Université de Ougadougou, 6-8 Juin 2006.

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ECRIRE A L’AUTEUR : marfresia@yahoo.fr


Jérôme VALLUY

"Contraintes et dilemmes des actions de solidarité avec les exilés subsahariens en transit au Maroc oriental dans le contexte créé par les politiques européennes d’externalisation de l’asile"

Ce texte a servi de support à une communication lors du colloque « Le Maroc oriental face aux migrations subsahariennes », organisé la Faculté de Droit de l’Université Mohammed I (Oujda, Maroc) en partenariat avec la Fédération Internationale des Sociétés de la Croix Rouge et du Croissant Rouge et le Croissant Rouge Marocain de la Wilaya d’Oujda, 18 décembre 2006 à l’Université Mohammed I, Oujda.

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Word - 182 ko

ECRIRE A L’AUTEUR : valluy@univ-paris1.fr


Jérôme VALLUY

"Rafles de subsahariens au Maroc à Noël 2006 - Rapport à l’association Migreurop"

Rapport au 6 janvier 2007 réalisé sur la base d’entretiens à Oujda les 2, 3, 4 et 5 janvier 2007 avec des victimes des rafles, des acteurs de solidarité, puis le 6 janvier en utilisant les informations de la presse marocaine et des listes de diffusion/discussion par Email notamment les informations diffusées par le forum du [Manifeste-euroafricain] ainsi que les forums et site de l’association Migreurop (Cf. dossier complet : http://www.migreurop.org/rubrique21... ) Ces entretiens et lectures ont eu lieu à l’occasion d’une mission de recherche programmée depuis novembre 2006 et réalisée dans le cadre du Programme de recherche ASILES (ACI du Ministère de la Recherche avec le réseau TERRA et le Centre de Recherches Politiques de la Sorbonne). Un grand merci à Mimoun Rahmani, secrétaire général adjoint d’Attac Maroc et auteur du premier rapport sur cette crise, le 30.12.6 (reproduit ci-dessous en ’annexe n°9) pour sa relecture attentive. Les imperfections et les erreurs éventuelles n’engagent in fine la responsabilité que de l’auteur.

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Adresse complète : http://www.reseau-terra.eu/IMG/doc/...

Autre serveur : http://www.univ-paris1.fr/IMG/doc/V...

ECRIRE A L’AUTEUR : valluy@univ-paris1.fr


Jérôme VALLUY

"Chronique de la banalisation des rafles d’exilés et de l’usure des solidarités aux Maroc"

Rapport au 3 février 2007 établi à partir d’entretiens réalisés à Oujda du 27 janvier au 3 février 2007. Les rafles de subsahariens au Maroc à Noël 2006 ont fait l’objet d’un précédent rapport (http://www.reseau-terra.eu/IMG/doc/...) qui pourrait laisser croire à une opération ponctuelle de fin d’année. Les observations que l’on peut faire à la fin du mois de janvier 2007 montrent que, loin de constituer une action limitée, la campagne de rafles de Noël amorce une politique continue de rafles policières des subsahariens dans les villes du Maroc avec transfert vers la frontière orientale. Les « refoulements », dont personne n’ignore qu’ils sont suivis de retours immédiats, ont pour effet d’augmenter la population en transit à Oujda, Berkane et Nador. Les acteurs prenant conscience du caractère durable de ce processus, commencent à inscrire leurs actions respectives dans des perspectives de longue durée. Dans le Maroc oriental les ressources financières et humaines d’aide humanitaire d’urgence s’épuisent et sont voués à disparaître si des dispositifs pérennes de soutiens interassociatifs et internationaux ne sont pas mis en place.

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Word - 221 ko

Adresse complète : http://www.reseau-terra.eu/IMG/doc/...

ECRIRE A L’AUTEUR : valluy@univ-paris1.fr


Carolina KOBELINSKY

Le jugement quotidien des demandeurs d’asile

Dans les centres d’accueil, l’évaluation morale des demandeurs d’asile se pose à un double niveau. D’une part, un doute pèse souvent sur la vérité de l’histoire du demandeur d’asile étant soumis alors à une épreuve de crédibilité. D’autre part, ils sont jugés en fonction des attitudes quotidiennes qu’ils adoptent vis-à-vis des intervenants et des autres résidents. A partir d’un corpus ethnographique recueilli dans deux centres d’accueil pour demandeurs d’asile (CADA), cet article propose d’explorer les représentations construites par les intervenants sociaux et d’en dégager les figures anthropologiques du demandeur d’asile qui opèrent au quotidien.

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ECRIRE A L’AUTEUR : carokobe@yahoo.com


Nicolas FISCHER

Entre urgence et contrôle. Eléments d’analyse du dispositif contemporain de rétention administrative pour les étrangers en instance d’éloignement du territoire.

Existant officiellement en France depuis 1981, les centres de rétention administrative dévolus à l’enfermement des étrangers en instance d’éloignement du territoire constituent une institution déjà ancienne, située à l’intersection d’une double logique de mise à l’écart. Elle est à replacer en premier lieu dans la tradition des camps utilisés de longue date en France pour la gestion des migrants, et depuis les années 1930 pour l’internement des étrangers jugés « indésirables » sur le territoire. Comme eux, les « CRA » visent à permettre depuis 26 ans la mise en œuvre concrète des politiques de contrôle et de répression des flux migratoires, leur objectif officiel étant de maintenir les « retenus » sous surveillance pour le temps « strictement nécessaire » à l’organisation de leur départ forcé, et de garantir ainsi « l’effectivité des mesures d’éloignement ». Sur une durée plus courte, la rétention administrative s’est progressivement insérée dans l’ensemble plus vaste formé par les camps d’étrangers qui quadrillent aujourd’hui le territoire de l’Union Européenne et son pourtour, y assurant la mise à l’écart différenciée et complémentaire des migrants

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ECRIRE A L’AUTEUR : fischer_n@hotmail.com


Julie BAUJARD

Le rapatriement, l’intégration ou la réinstallation ? Analyse critique des « solutions durables » proposées par le HCR aux réfugiés. Le cas de New Delhi

L’objectif de cette contribution est d’interroger, à la lumière des différentes options préconisées par le HCR à New Delhi, la politique d’asile mise en œuvre par l’institution. Cette politique s’est fondée sur les idées de respect de la démocratie et des droits de l’homme, et, partant de cela, elle était censée être « protégée des contingences liées à la gestion des flux migratoires et en quelque sorte sanctuarisée au nom de grands principes qui furent à son origine » (Frigoli, 2004 : 1). Mais elle s’avère en fait davantage le reflet de politiques globales de maîtrise des flux migratoires. La réflexion se fera en deux temps ; le premier sera consacré à une analyse des solutions mises en œuvre par le HCR pour les réfugiés, avec une attention particulière aux fondements idéologiques qui sous-tendent son action. Le deuxième temps présentera l’évolution de la politique de l’agence à New Delhi depuis deux décennies. Il s’agira d’analyser les mutations à l’œuvre dans le mandat de l’agence pour les réfugiés et les répercussions qu’elles ont sur le statut de réfugié. Avant cela, je commencerai par présenter le statut ambigu du HCR en Inde, lequel a été influencé par la constitution du statut de réfugié à un niveau mondial.

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ECRIRE A L’AUTEUR : julie.baujard@zazie.net


Cécile DUBERNET

Du terrain au droit, du droit sur le terrain ? Origines et trajectoires du label ’déplacé interne’

Depuis 1998, les Nations Unies nomment "personnes déplacées internes" (IDPs en anglais) estimés à environ 23 millions dans le monde, : "des personnes ou des groupes de personnes qui ont été forcés ou contraints à fuir ou à quitter leur foyer ou leur lieu de résidence habituel, notamment en raison d’un conflit armé, de situations de violence généralisée, de violations des droits de l’homme ou de catastrophes naturelles ou provoquées par l’homme ou pour en éviter les effets, et qui n’ont pas franchi les frontières internationalement reconnues d’un État. "Dans un contexte de réforme permanente du fonctionnement de la machine humanitaire onusienne, cet article repart aux sources. Il met en évidence la double origine du concept même de ’déplace interne,’ forgé initialement sur le terrain, puis formalisé, normalisé, dans les cercles onusiens. Il explore ensuite les conséquences des origines géopolitiques de ce label, notamment pour la dernière réforme en date. L’article se conclut par une mise en garde sur la nature technique et clinique de l’approche modulaire.

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ECRIRE A L’AUTEUR : fc.pa@odn.de


Giulia SCALETTARIS

Enquête auprès du siège du HCR : données empiriques et premières réflexions

Tout en nous appuyant sur les données empiriques recueillies sur le terrain, nous traiterons ici deux thèmes principaux : nous aborderons tout d’abord les acteurs internes qui composent le HCR, en considérant aussi bien les acteurs institutionnels que le personnel de l’organisation ; ensuite, nous porterons notre attention sur l’environnement macro dans lequel se situe l’organisation, constitué principalement par le système des relations internationales et le système de l’aide internationale. Nous tenons à souligner que ce texte est avant tout un retour de terrain et que, par conséquent, les réflexions qui le composent restent encore largement inachevées. Elles seront développées de manière plus approfondie au cours de la recherche doctorale.

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ECRIRE A L’AUTEUR : fc.pa@odn.de


Estelle D’HALLUIN

Travailler sa voix ou comment rendre sa demande d’asile audible

Après la Seconde Guerre mondiale, une bureaucratie autonome est progressivement mise en place afin de statuer sur les demandes des étrangers sollicitant l’asile. Tout repose sur un principe, définitivement acquis à partir de la première guerre mondiale : l’individu est ’demandeur’ (d’asile, de séjour, d’emploi, etc.). C’est à lui de prouver son identité et son bon droit, mais ce sont les pouvoirs publics qui établissent la nature et le nombre des preuves qu’il doit fournir, puis qui vérifient leur exactitude. Or, depuis deux décennies, la sélectivité en matière d’obtention du statut de réfugié s’est accentuée en raison de la fermeture des frontières et des effets collatéraux des politiques de contrôle des flux migratoires sur le droit d’asile. Tout comme les juifs allemands des années 1930, les demandeurs d’asile sont suspectés d’être de "faux réfugiés". Comment dès lors les demandeurs d’asile peuvent-ils faire entendre leur voix quand, a priori, le soupçon se porte sur eux ? Comment exercent-ils leur droit – sans parler des multiples entraves qui conditionnent en amont son accès – quand d’emblée le doute pèse sur le bien-fondé de leur requête et qu’il faut, au terme de pérégrinations souvent douloureuses, affronter une procédure juridique dont ils ne maîtrisent pas toujours les ressorts ?

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ECRIRE A L’AUTEUR : estelle_dh2@yahoo.fr


Michel AGIER

Le gouvernement humanitaire et la politique des réfugiés

Pour préciser ce que j’entends par « gouvernement humanitaire » et pourquoi cette notion m’est nécessaire pour pouvoir aborder la question de l’action politique au sein des espaces humanitaires, il me faut d’abord décrire l’intervention humanitaire dans les différents contextes qui l’instituent.Monde flexible et dispositif multilocalisé, déploiements matériels et humains « à la demande » et espaces des camps. C’est dans l’enchevêtrement de différentes « instances » que prend forme le gouvernement humanitaire. L’ensemble du dispositif n’a pas de véritable coordination mondiale organisée, encore que celle-ci soit imaginable, voire déjà en partie imaginée : certains organismes inter-États ou onusiens, mais aussi quelques très grandes ONG , ont des velléités coordinatrices planétaires. Le HCR joue, dans ce secteur, un rôle dominant sur le plan politique et économique. Dans le même sens, mais au niveau européen, ECHO occupe une place centrale dans le financement et donc le pilotage de l’intervention des ONG des pays européens, en particulier de la vaste nébuleuse des petites ONG sans indépendance financière. Enfin des ONG de surface internationale, telles que MS, ACF, CARE ou IRC, tentent de coordonner l’intervention sur le terrain de leurs différentes sections nationales, plus rarement de définir des campagnes ou des positions communes à l’échelle internationale.

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ECRIRE A L’AUTEUR : agier@ehess.fr


Stellio ROLLAND

De l’individuel au collectif : des stratégies de survie des déplacés colombiens aux regroupements communautaires

Dans quelles conditions, à partir de 1997, une forme de mobilisation collective face au conflit armé s’est produite de façon relativement stable et homogène dans le nord-ouest de la Colombie ? Comment va s’effectuer le passage d’une multiplicité de stratégies individuelles de survie à la mise en place d’une action collective de « résistance » aux logiques de guerre des acteurs armés ? Comment se sont alors formés des regroupements communautaires associant leaders associatifs, membres de l’Eglise, ONG nationales et internationales et populations déplacées et marginalisées au niveau local ? Quelles ont été les difficultés rencontrées par ce type de mobilisation collective dans le contexte de conflit armé chronique et de présence permanente des acteurs armés illégaux dans le nord du département du Choco ? Enfin, comment en 2007, malgré les difficultés rencontrées par la mobilisation collective et les menaces sans cesse exercées par les groupes armés illégaux, les collectifs de déplacés créés à partir de 1997 existent toujours et ont réussi à se maintenir en place ? Quels sont les divers éléments qui expliquent le maintien de cette forme fragile de mobilisation collective en dépit des risques majeurs qu’elle engendre pour ses participants ?

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ECRIRE A L’AUTEUR : stellio.rolland@gmail.com


Jérôme VALLUY

Contribution à une sociologie politique du HCR : le cas des politiques européennes et du HCR au Maroc

Résumé : Pendant près de cinquante ans la représentation au Maroc du Haut-Commissaire aux Réfugiés (HCR) de l’Organisation des Nations Unies était symbolique et inerte. Fin 2004, la direction internationale, à Genève, réforme la politique relative aux exilés originaires d’Afrique subsaharienne transitant par le territoire marocain. Pourquoi ce changement de politique du HCR au Maroc à la fin de l’année 2004 ? L’hypothèse examinée est celle d’une corrélation avec un autre évènement intervenu en novembre 2004 : l’adoption par l’Union Européenne du Programme de la Haye (2004-2009) qui impulse des politiques antimigratoires notamment « l’externalisation de l’asile » tendant à fixer les exilés dans les pays voisins de l’Union Européenne. Pour tester cette hypothèse, il est d’abord nécessaire d’objectiver, pour les surmonter, certains obstacles contextuels et cognitifs à une sociologie politique du HCR qui soit indépendante de l’institution étudiée. Dans cette perspective, l’analyse du rôle du HCR dans la genèse des politiques européennes, entre 2002 et 2004, et l’observation de son activité au Maroc de 2005 à 2007 permettent de valider l’hypothèse initiale et de faire apparaître les principaux résultats de cette activité : surmédiatisation de la présence des exilés en transit, gonflement artificiel de la demande d’asile, clivage des milieux associatifs et confessionnels de solidarité, focalisation des débats publics sur la minorité reconnue par le HCR laissant la majorité des exilés sans arguments de défense face à la répression policière… Cette étude de cas plaide pour des recherches sur le « gouvernement humanitaire » qui préservent l’autonomie des sciences sociales contre la tendance, aujourd’hui dominante dans les milieux associatifs et académiques du secteur, à l’osmose idéologique et financière avec lui.|

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ECRIRE A L’AUTEUR : valluy@univ-paris1.fr


Sylvaine BULLE

Domestiquer son environnement. Une approche pragmatiste d’un territoire confiné : le camp de réfugiés de Shu’faat à Jérusalem

La présente étude concerne le petit camp de réfugiés de Shu’faat, situé le long de la barrière de sécurité à Jérusalem et se penche sur les actions, les ressources spatiales, communicationnelles mobilisées par les populations réfugiées, assignées à résidence, confinées « le long du mur ». Le texte entend revenir sur le rapport des citadins de Shu’faat à leur environnement, permettant de caractériser un registre de la proximité. Nous suggérerons de lire dans un premier temps le régime de la proximité comme forme d’attention portée à l’environnement, pour suivre au fil des pages différents régimes d’engagement dans la proximité qui, tous réinterrogent les frontières entre espace public et privé. Enfin nous tenterons de dessiner les dimensions politiques de la proximité en liant celle-ci à l’horizon de la reconnaissance.

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ECRIRE A L’AUTEUR : sbulle@club-internet.fr


Michel AGIER

Liberia 2007 : la guerre est finie ? notes d’enquête sur le retour des réfugiés, Vacarme n°40, été 2007

En usant de la destruction pour forcer les populations à l’exil, les guerres contemporaines ont fait a contrario de la « reconstruction » et du « retour » des mots d’ordre jumeaux, pour les instances internationales en charge de gérer l’aprèsguerre. Il semble bien pourtant que la reconstruction du Liberia, parce qu’elle laisse de côté ceux-là même qui repeuplent le pays, ne promette pour l’avenir qu’une paix bien précaire. État des (non-)lieux.

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ECRIRE A L’AUTEUR : agier@ehess.fr


Henri COURAU

Plus on parle de Réfugiés, moins on parle d’Hommes, Le Croquant, 2006, n° 51/52

Parmi les objectifs affichés des politiques de l’Union européenne, figurent la lutte contre l’immigration clandestine et la maîtrise des flux de réfugiés. Ces réfugiés, autrefois victimes nécessitant un secours, deviennent dans le discours politique actuel de potentielles menaces à la sécurité. Dans la poursuite de ces buts de « maîtrise » et de « lutte », l’Union en vient à multiplier à l’intérieur de ses frontières et chez ses voisins des dispositifs de regroupement d’étrangers. Une fois regroupés dans ce que l’on pourrait appeler la forme-camp , ces étrangers représentent pour les Etats une population flottante, décadrée d’un ordre normal et qui met en torsion un ensemble de normes et de droits. Si les questions relationnelles demeurent le centre de l’intérêt porté aux formes de socialité ; dans le cas de la forme-camp telle que représentée par Sangatte, ces questions relationelles ont pour constitution préalable la déclinaison de l’altérité jusqu’à l’interrogation de l’humanité. Plus précisément, se pose la question d’une gestion mécanique dans les relations aux hommes telles qu’elles se déroulent au sein des camps recevant des réfugiés.

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ECRIRE A L’AUTEUR : henricourau@gmail.com


Sandrine REVET

La voix des sinistrés. Mobilisations et moments de politique après la catastrophe de 1999 à Vargas (Venezuela).

Je m’intéresserai ici à la façon dont les sinistrés victimes de la catastrophe s’extraient de leur condition de victime « pure » - que leur octroie un système d’assistance caractérisé par ses aspects à la fois normatifs et charitables, et qui se prétend dégagé du politique- prennent la parole, protestent et ce faisant, revendiquent une place non pas de victimes mais d’acteurs. Dans le titre de ce texte, la « voix » des sinistrés fait d’abord référence à une posture de recherche, qui se propose de participer à une « anthropologie des prises de parole » (Agier, 2006). Celle-ci pose la question des conditions et du contexte dans lequel des individus ont la possibilité de devenir des « sujets » -d’une parole ou d’une action-, et contribue à rendre audible la « voix » des communautés de déplacés, réfugiés ou sinistrés. (Agier, 2002, 2004).

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ECRIRE A L’AUTEUR : sandrine.revet@free.fr


Chowra MAKAREMI

Vies « en instance » : le temps et l’espace du maintien en zone d’attente. Le cas de la « Zapi 3 » de Roissy-Charles-De-Gaulle

Les voyageurs se présentant aux frontières françaises sur le territoire (comme c’est le cas dans les aéroports internationaux), à qui l’on refuse l’entrée ou qui demandent l’asile sont placés en « zone d’attente » : ils peuvent y être enfermés pour une période allant jusqu’à 20 jours , le temps de pourvoir à leur renvoi ou de statuer sur leur admission. Les règles de la circulation internationale et ses dispositifs d’entrave ont produit un espace qui relève de l’institution disciplinaire, mais constitue également un lieu de vie temporaire, un lieu de transition et parfois, un premier lieu de resocialisation après un voyage plus ou moins long. La zone d’attente est définie par le droit et s’intègre à des pratiques politiques de contrôle migratoire, resserrées dans le cadre de la construction européenne de ces deux dernières décennies autour d’un contrôle des frontières – qui ne fait pas tant les consolider qu’en redéfinir la nature et la fonction. Cependant, c’est une approche ethnographique que nous revendiquons ici, en suivant l’idée qu’une observation du maintien (de la détention) dans sa matérialité – dans la temporalité, l’espace et la construction légale qui lui sont propres – peut nous aider à saisir les pratiques et les rapports de gouvernement en jeux à la frontière.

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ECRIRE A L’AUTEUR : cmakaremi@yahoo.fr