PRESENTATION
Ce mémoire vise à retracer un itinéraire de recherches. Il débute, comme s’il s’adressait à un étudiant, par un tentative de montrer qu’il est nécessaire et possible de tirer des conclusions générales en réfléchissant sur son propre travail d’enquête. Ce n’est pas une autobiographie mais un examen rétrospectif et, autant que possible, ordonné. L’exercice s’est parfois révélé (jeu de mots mis à part) quelque peu déroutant. En effet, si, d’un côté, la quête d’un fil directeur amène à conclure à la continuité d’une problématique, si l’on s’attache à montrer combien les résultats d’aujourd’hui étaient en filigrane dans les premières hypothèses, c’est au risque de garder (et de donner) l’impression de n’avoir pas progressé. Mais, de l’autre côté, on s’aperçoit vite, en reconstituant une vingtaine d’années de travaux d’enquête et d’écriture, qu’on a avancé par bonds, par une succession de mises en cause des recherches et des méthodes : l’autocritique rétrospective risque alors de virer au relativisme et de masquer ce qu’il y a pu avoir d’unitaire et de cohérent dans la démarche. Or cette cohérence et cette unité, même chaotiques, on peut postuler qu’elles existent nécessairement. Ayant eu le privilège de toujours avoir pu choisir les milieux que j’ai étudiés, ainsi que l’angle sous lequel je les abordais, je me suis aperçu en regardant en arrière qu’en effet j’étais animé par un ensemble de préoccupations qui, pour l’essentiel, n’ont pas changé depuis mes premiers pas sur le terrain. Mais j’ai vu aussi qu’il avait fallu, rarement sans peine ni sans contrariétés, procéder à toute une série de ruptures avec les paradigmes initiaux (hérités, entre autres, d’une lecture orthodoxe des classiques du marxisme), pour proposer enfin un bilan qui, à défaut d’être incontestable, me paraisse au moins digne d’être examiné scientifiquement.
Le texte est divisé en deux parties : respectivement méthodologie et résultats. Je commencerai cette présentation en évoquant la deuxième, qui traite du paternalisme et du clientélisme, envisagés comme des systèmes de domination éminemment actuels. Cette terminologie mérite sans doute d’être discutée : elle a surtout pour moi l’avantage d’être positive, c’est-à-dire de ne pas définir les choses par leur contraire. Mais non moins discutable me semble la manière dont les sciences humaines ont eu si longtemps l’habitude d’ignorer des rapports sociaux qui paraissaient rebelles aux interprétations théoriques traditionnelles des classes sociales et de l’Etat modernes, à moins d’en faire des choses du passé ou des archaïsmes résiduels – aux Siciliens le clientélisme, et aux anciens maîtres de forge ou aux artisans africains le paternalisme : cela passera. Je n’en crois rien, et c’est ici que je reviens sur la continuité de mes préoccupations.
Comment sera envisagée ici la question du paternalisme au travail ? Sans doute à cause d’un intérêt bien plus ancien pour l’étude des mécanismes qui rendent possible la dépendance personnelle, j’ai, dès le début de mes recherches en socio-anthropologie je crois, été tourmenté par ces interrogations : pourquoi le travail et singulièrement le travail salarié ressemblaient-ils si peu et si peu souvent, dans leurs modalités concrètes, à ce qu’en disait la théorie ? Pouvait-on même, sans inventaire, affirmer que le salariat tel que l’a analysé K. Marx ait jamais été la forme moderne dominante d’extorsion du sur-travail ouvrier ?
Comment ce grand philosophe avait-il pu à ce point « faire l’impasse », alors qu’il avait l’industrie familiale française sous ses yeux, sur cette composante patrimoniale irréductible qui imprègne le rapport capital-travail ? Et pourquoi enfin, quand l’observation ne concordait pas avec la théorie, cette tentation récurrente de recourir à l’explication par les modes de production « pré-capitalistes » ? Interrogations naïves certes, témoignant de l’insuffisance de mes lectures d’alors car ce n’est pas moi qui ai découvert ce faisceau de doutes. Mais cela restait un sujet difficile à aborder, surtout pour celui qui n’avait pas encore les armes théoriques qu’apporte l’expérimentation. En fait, j’ai le sentiment d’avoir été porté par une vague. Aujourd’hui, on ne parle plus que de travail atypique, de flexibilité, de désalarisation etc., et on en parle souvent très bien ; une thèse importante sur le « salariat bridé » a été soutenue récemment par Y. Moulier Boutang ; l’étude de l’exploitation des enfants par l’unité domestique pour le compte du capital marchand (thème qui, certainement pas par hasard, a été celui de mon « entrée » dans la recherche) appartient à la même vague. Mais il faut admettre que ces thèmes nous ont été imposés du dehors par les progrès (si l’on peut dire) de ces mêmes stratégies libérales sur lesquelles a régné longtemps un certain aveuglement intellectuel.
Tout naturellement, conscient ou non, le choix de mon premier terrain, à la fin des années soixante-dix, s’est porté sur un milieu « archaïque » dont j’avais l’arrière-pensée de prouver qu’il était propre à nous parler du salariat moderne. C’est ainsi qu’assez vite, selon une logique et d’une manière qui seront détaillées dans ce mémoire, j’ai commencé à donner un primat méthodologique aux rapports de domination sur les rapports d’exploitation, et aux objectifs politiques des dominateurs sur leurs objectifs économiques, tout en sachant de plus en plus clairement que cela n’avait guère de sens de séparer ces deux niveaux. Je vois bien qu’il y a, là aussi, matière à discussion – et B. Lautier ne s’est pas privé de me le rappeler régulièrement dans ses commentaires sur le texte que je propose aujourd’hui : comment éviter que ce primat méthodologique ne devienne théoriquement trompeur et n’obscurcisse à la longue l’analyse de ce qui ressortit, précisément, à l’exploitation économique ? A ce stade, cette question reste pour moi en suspens et j’ai conscience de pouvoir, dans certaines de mes formulations, être pris en défaut d’une démarche dialectique dont, par ailleurs, je me réclame.
Toujours est-il que, vers le milieu des années quatre-vingt, j’ai trouvé dans quelques lectures la confirmation que mes interrogations n’étaient pas vaines. Par exemple, B. Lautier avait démontré d’une façon qui avait emporté ma conviction que la théorie de K. Marx sur le caractère marchand de la force de travail ne tenait pas debout : et, grâce à des contacts de cette sorte avec une économie politique qui me paraissait joliment iconoclaste, j’ai découvert les vertus libératrices, c’est-à-dire heuristiques, d’un courant qui se définissait comme « marxiste hétérodoxe ». Au même moment paraissait un numéro spécial de la revue Le Mouvement social intitulé « Paternalismes d’hier et d’aujourd’hui » : le pluriel me plaisait – nous venions, avec J. Copans et M. Agier, d’employer un semblable pluriel dans le titre d’un ouvrage commun –, mais plus que tout me plaisait ce qui dans ce titre recelait l’idée d’une continuité, d’une persistance, en même temps que d’avatars irréductibles les uns aux autres. Un article d’H. Hirata et de K. Sugita y donnait, en s’appuyant sur l’exemple du travail féminin, une vision elle aussi très hétérodoxe des rapports de production dans l’industrie japonaise, bien éloignée du fantasmatique « Billancourt » cher à J. -P. Sartre. L’intitulé da ma thèse, qui comportait l’expression « travail non salarié », m’avait été reproché par C. Meillassoux, qui m’avait justement fait remarquer qu’un concept ne saurait être le négatif d’un autre – une remarque qui allait résonner plus tard dans une discussion (à propos du mot informel) que nous avons eue, B. Lautier et moi, sur le théorème de Gödel. Si critiquable soit-il, le concept de paternalisme m’a paru providentiel pour désigner un ensemble de réalités dont traite la deuxième partie de ce mémoire.
Quant au clientélisme, terme non antinomique avec celui de paternalisme mais que je réserve plutôt à la domination hors travail, l’usage que j’en propose renvoie à des interrogations analogues – quoique légèrement décalées dans le temps en ce qui me concerne car c’est par la question du travail que j’ai abordé l’étude anthropologique. Sans qu’on puisse vraiment parler de polysémie, ce terme prête à beaucoup de confusions à cause du caractère extensif de ses applications : pour certains, il désignera strictement le système du bossing américain, pour d’autres il évoquera le sabianisme marseillais, pour d’autres encore il regroupera toutes les pratiques qui s’apparentent au « piston », au « copinage », voire à la corruption. En outre, son usage dans le sens commun vaut en général condamnation morale : voilà qui incite encore plus à la précaution. Quelles préoccupations initiales me paraissent-elles justifier a posteriori son emploi pour désigner génériquement un ensemble hétérogène de rapports sociaux ? Dès que j’ai commencé mes enquêtes dans des milieux où régnait un régime de bas salaires, une question se posait qui allait revenir constamment : comment ces gens-là s’y prennent-ils pour vivre ? (La théorie de la reproduction de la force de travail par le « travail nécessaire » était mise en défaut.) Bien souvent, mes interlocuteurs y répondaient par un stéréotypé « on se débrouille ». Il fallait donc qu’il y ait un « autre chose » que le salaire, et cela débouchait sur deux autres questions, non plus techniques mais anthropologiques : celle du contrôle de la répartition des richesses et celle du contrôle sur les hommes que confère le pouvoir de répartir. Cela convergeait avec la problématique du paternalisme, et cela m’a amené à déplacer mon intérêt de l’étude de la sphère productive à celle de la circulation – et par un effet de retour à envisager le paternalisme dans sa dimension improductive. A ce niveau, le concept de clientélisme me paraît maintenant faire sens : un rapport de domination qui s’appuie sur l’appropriation puis la redistribution du surproduit social à l’aune de la soumission des « bénéficiaires », l’« homme aux écus » n’étant plus seulement riche en capital matériel, mais aussi en capital symbolique. Dès lors, l’élément central sur lequel se concentre l’analyse est ce que, à la suite de J. Lacan, C. Geffray nomme le « service des biens », une fonction qui par excellence est politiquement structurante. A partir du moment où l’unité du concept est ainsi posée, on peut ensuite le développer, comme je proposerai de le faire, selon toutes les variétés qu’il peut décrire : clientélisme électoral ou administratif, corruption, pratiques mafieuses, marché captif ou administré par exemple.
Mais l’étude du clientélisme bouscule un autre paradigme : celui de l’Etat conçu soit comme le « bras armé de la bourgeoisie », soit comme une communauté qui « revendique avec succès pour son propre compte le monopole de la violence physique légitime ». Je dis bien « bouscule » et non « contredit ». Dans les sociétés contemporaines, l’Etat n’est pas que cela. Il ne se définit pas non plus seulement par la liste d’une série de prérogatives telles que battre monnaie, percevoir l’impôt ou lever une armée – prérogatives parfois toutes théoriques d’ailleurs. L’Etat est aussi un site. Un site par lequel transite une grande part de la richesse sociale, un site où rien ne garantit a priori que les agents publics qui l’habitent ou qui l’investissent oublient leurs intérêts privés, un site qui par conséquent ouvre un espace fondamental (et non accidentel) aux rapports sociaux de type clientéliste. Sur ce point de même, l’idée n’est pas nouvelle : mais elle n’a commencé à acquérir une légitimité scientifique, me semble-t-il, qu’au début de cette décennie, notamment avec la parution du livre de J. -F. Bayart sur la « politique du ventre » en Afrique. Cependant, il ne s’agira pas ici que de l’Afrique et de la vision répandue qu’on en a, d’une terre d’Etats patrimoniaux, népotistes et corrompus, servant commodément de contre-exemples supposés primitifs propres à confirmer la vision positiviste de l’Etat moderne. Je tenterai de montrer au contraire la modernité, et l’étonnante souplesse, du modèle clientéliste qui, ainsi que son équivalent paternaliste dans le rapport capital-travail, ne cesse jamais complètement de s’insinuer au coeur des relations entre l’Etat et les citoyens. Il me faudra sans doute un jour faire rebondir hors du champ de l’expérimentation sociologique et anthropologique où, pour l’essentiel, elle se tient dans ce texte, une réflexion qui me paraît de plus en plus devoir ressortir aussi à la spéculation philosophique.
Lorsque j’ai entrepris la rédaction de ce mémoire, faute d’en avoir clairement le plan en tête, j’ai commencé par rédiger une note méthodologique, que je me voyais assez bien mettre en annexe ou en encadré. L’idée était de restituer la manière dont j’avais redécouvert, pour mon propre compte, un ensemble de principes et de pratiques, certainement codifiés par mes aînés mais dont j’ignorais à peu près tout. Et, comme je l’ai dit, de montrer à ceux qui se sentiraient à leur tour des dispositions pour la recherche que l’exercice n’était pas vain. « Ignorer » ce qui a été fait avant soi, voilà qui renvoie à la confusion contenue dans ce verbe, qui connote soit le refus de voir, soit l’oubli : c’est parfois, assez salutairement, compter sur ses propres capacités, sortir de la prescription dogmatique imposée par le maître et de la servilité devant les grands ouvrages ; c’est souvent, plus stupidement, agir et parler comme si rien n’avait été fait ou dit avant soi, sous le motif qu’on vient de refaire, dans son coin, une découverte importante (et en cela c’est typiquement un péché d’éternel adolescent). A tout prendre et encore plus avec le recul, s’il s’agit manifestement de deux défauts, je préfère le second : même mal placée, la présomption me semble toujours supérieure à la soumission. Cependant, en refabriquant cette méthodologie sans doute peu originale, je me suis aperçu rapidement que j’avais plus de choses à dire, et avant tout à me dire, et qu’il convenait d’en faire une première partie sensiblement de même taille que celle consacrée aux résultats. L’exercice n’a pas été facile – surtout quand B. Lautier, qui dirigeait ce travail, m’interpellait ainsi, par exemple à propos d’un point de méthode insuffisamment illustré : « Là, tu en dis trop ou pas assez . » Comment en effet, en prenant l’exact contre-pied de ce que je préconise, parler des outils sans parler en même temps du produit qu’ils ont servi à élaborer, mais comment éviter du coup que ce dernier occupe le devant de la scène et efface ce qu’il peut y avoir de spécifique dans la discussion méthodologique ? Ce dilemme explique qu’on trouve quelques bis repetita dans la deuxième partie.
L’étude généalogique (qui m’a tant apporté), les recueils de biographies ou les questionnaires (nettement moins), les observations et le remplissage d’un carnet de terrain évidemment, tout cela n’a d’intérêt que dans une étroite relation avec un ensemble organisé de questions et d’hypothèses. Pourtant, même quand on commence à avoir un peu de « métier », on continue à s’apercevoir que, obstinément, la pratique empirique contredit ce beau principe, dont la restauration devient du coup un combat constant : spontanément, on tâtonne, on improvise, on enregistre des données dont on est bien incapable de supputer la pertinence, on en omet d’autres qui se seraient sans doute révélées essentielles. L’ouvrage classique Le métier de sociologue est à cet égard d’un dogmatisme normatif passablement irritant pour qui connaît les réalités souvent incertaines et parfois incontrôlables de l’enquête, et peut-être exagérément sécurisant pour le thésard qui fait ses premiers pas sur le terrain. A y réfléchir, cette irruption permanente de l’imprévisible, cette nécessité de refaçonner sans cesse la méthode, ce bricolage qu’imposent avec entêtement les objets aux instruments destinés à les « construire », tout cela est ce qui fait de la recherche un travail vivant. C’est pourquoi la première partie commence avec l’idée d’un « désordre fondateur », qui n’est pas une apologie du désordre mais une critique d’un positivisme dont, nolens volens, certains livres de recettes sont le véhicule ; c’est pourquoi aussi j’y consacre un développement à l’ultra-empirisme qui, finalement, se marie bien avec le formalisme méthodologique et constitue avec lui le principal danger qui attend l’apprenti-chercheur.
Il reste à mener toute une discussion sur des principes qui ne paraissent pas susceptibles d’être transgressés par le chercheur – pour le romancier ou l’artiste, la discussion serait sans doute plus compliquée. Ces principes tournent tous autour des valeurs de rigueur, de cohérence, de vérité et de dynamique, et j’ai tenté de montrer, en partant de ma propre expérience, quelle application on devait en faire à tous les moments de l’enquête, du premier projet à l’exposé final des résultats via la collecte. La construction d’un modèle, qui couronne l’ensemble, est certainement ce qui mobilise le plus intensément ces principes, mais elle ne vaudra jamais que ce que valent les matériaux qu’on a mis en oeuvre, et avant tout les mots dont on se sert : j’ai donc consacré un long passage aux notions et aux concepts. Enfin, quoique cela s’intitule « méthodologie », je pense à présent que cela empiète sur le champ épistémologique et que c’est dans ce champ que la réflexion ébauchée ici pourrait se prolonger.
Pour conclure cette présentation, j’exprime avec chaleur ma reconnaissance à Bruno Lautier, en particulier pour un motif qui concerne directement le but de ce mémoire, à savoir celui de me faire habiliter à mon tour pour diriger des travaux, ce qui me conduit à indiquer la manière dont je m’y prendrai. Quand j’ai entrepris cette rédaction, quoique les textes officiels ne fassent pas de cette démarche un obligation, je lui ai demandé d’en assumer la direction. Aujourd’hui, ce texte, dont la présentation a été ajournée pendant plus d’un an par des circonstances qui ne dépendaient ni de lui ni de moi, vient devant l’Ecole des Hautes études en sciences sociales sous une forme légèrement actualisée. Pourquoi et comment cette direction ? J’indiquerai par la suite qu’un des écueils qui attend le thésard, c’est l’exercice solitaire de l’écriture, loin de tout contrôle – au sens noble de ce mot. Par ailleurs, ayant depuis longtemps travaillé sur des programmes avec B. Lautier, j’avais déjà une expérience de la sagacité et de l’utilité de ses commentaires. Voici le plan de travail qu’il m’a proposé en acceptant d’assumer cette direction : procéder entre nous à des allers et retours continuels de morceaux de texte, commentés par lui, puis modifiés ou complétés par moi – ou laissés en l’état, mais exceptionnellement, tant son regard critique s’est constamment posé au bon endroit et s’est imposé, quoiqu’il m’en ait parfois coûté, à mon propre regard sur ce que j’étais en train de rédiger. Le procédé est épuisant (sans pour autant jamais épuiser les controverses), puisqu’il s’applique de manière cumulative à un nombre croissant de pages, souvent déstabilisant, mais riche de bénéfices non moins croissants. Cela nécessite, de la part de celui qui dirige, hormis la nécessaire compétence intellectuelle, diplomatie et attitude positive ; et de la part de celui qui rédige, fût-ce en se faisant violence, beaucoup de cet esprit autocritique dont je reparlerai. Il ne saurait y avoir d’autre procédé, et j’en ferai ma règle.