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Lutte nationale et lutte quotidienne dans le camp de réfugiés de Beddawi

Amanda Dias

citation

Amanda Dias, "Lutte nationale et lutte quotidienne dans le camp de réfugiés de Beddawi ", REVUE Asylon(s), N°5, septembre 2008

ISBN : 979-10-95908-09-8 9791095908098, Palestiniens en / hors camps., url de référence: http://www.reseau-terra.eu/article806.html

résumé

La question des réfugiés palestiniens est née avec la création de l’Etat d’Israël, quand quelque sept cent mille Palestiniens ont pris la route de l’exil. Les camps de réfugiés ont été la réponse, d’abord conçue comme provisoire, que la société internationale a trouvée à ce nouveau problème. En 1955, au Nord Liban, le camp de Beddawi a été établi par l’UNRWA. Plus de cinquante ans plus tard, cet espace se pérennise. Il s’agira d’esquisser une étude sur la relation ambivalente des réfugiés de Beddawi à leur propre camp. Nous comprendrons alors comment la tension entre un refus de l’idée d’installation et un « besoin d’habiter » se réfléchit, avec le temps, en une tension entre militantisme et quête de normalité.

L’histoire des réfugiés palestiniens remonte à 1947, date du vote du partage de la Palestine en deux Etats. Fuyant leurs maisons et leurs terres en quatre vagues successives, entre 1947 et 1949, les Palestiniens sont partis en grand nombre au Liban et dans les pays voisins. En 1948, environ 100 à 130,000 réfugiés sont arrivés dans le pays des Cèdres.

Au Liban, la quasi-totalité des Palestiniens est originaire de la Galilée et des villes côtières qui sont devenues territoire israélien. Initialement, les réfugiés se sont concentrés dans le sud du Liban, attendant de retourner dans leur région d’origine à la fin des combats. Par décision du gouvernement libanais, soucieux d’éviter leur concentration dans le sud et autour de la capitale, les réfugiés ont été transférés vers la vallée de la Bekaa, pour s’installer ensuite dans les autres régions du pays.

Pendant les deux premières années, la Ligue des Sociétés de la Croix-Rouge était la principale organisation assistant les réfugiés palestiniens. En 1950, l’UNRWA [1] prend le relais. Pendant cette première période de l’installation des réfugiés palestiniens au Liban, qui va de 1948 à 1960, deux acteurs sont impliqués : l’Etat libanais et l’UNRWA [2]. Pendant que le premier exerce son autorité juridique sur les réfugiés et contrôle les camps, l’Agence onusienne assure l’éducation, la santé et le logement. C’est à cette époque que les camps de réfugiés, structures d’accueil à l’origine temporaires, ont été créés.

Actuellement, 409,714 réfugiés palestiniens sont inscrits auprès de l’UNRWA au Liban. A ce chiffre, il faudrait ajouter entre 15,000 et 16,000 réfugiés de la guerre israélo-arabe de 1967. Selon des estimations, cela représente 10% de la population du Liban, un petit pays densément peuplé. Avec 53% de réfugiés inscrits résidant dans les douze camps établis par l’UNRWA, le Liban est le pays qui présente aujourd’hui la proportion la plus importante de Palestiniens habitant encore dans ces espaces en marge ; signe de leur non-intégration au sein de la société libanaise. Ces camps témoignent de la précarité de la condition des réfugiés au Liban : absence d’une infrastructure appropriée, surpeuplement, pauvreté, chômage…

1) Quelques notes sur la présence des réseaux salafistes-jihadistes dans les camps

Nous ne pouvons pas parler de Beddawi sans mentionner les affrontements qui ont opposé l’armée libanaise aux militants du Fatah Al-Islam dans le camp palestinien voisin, Nahr Al-Bared, entre le 20 mai et le 2 septembre 2007. En raison de ces combats, la quasi-totalité [3] des réfugiés de Nahr Al-Bared ont fui le camp par vagues successives. Beddawi est, en quelque sorte, l’endroit d’accueil naturel des réfugiés déplacés de Nahr Al-Bared. Cela en raison de leur proximité géographique, mais aussi des réseaux de solidarité familiaux, villageois et de groupe.

D’après l’UNRWA, le camp de Beddawi comptait 15,947 réfugiés d’origine palestinienne en décembre 2006. Le nombre de personnes d’origine palestinienne vivant sur place mais non enregistrées est estimé à approximativement 400. Le camp compte aussi entre 1,400 et 1,500 personnes d’autres nationalités (Libanais, Syriens, Kurdes…) [4]. Selon les chiffres officiels de l’Agence, au 7 août 2007 Beddawi accueillait 13,775 réfugiés issus de Nahr Al-Bared. En d’autres termes, le nombre de réfugiés dans le camp de Beddawi a pratiquement doublé ces derniers trois mois. Cela représente une lourde charge pour le camp, qui était déjà surpeuplé [5].

Les affrontements entre le Fatah Al-Islam et l’armée libanaise à Nahr Al-Bared ont révélé l’existence de réseaux salafistes-jihadistes présents dans les camps de réfugiés palestiniens au Liban. Si le groupe Fatah Al-Islam n’est apparu à Nahr Al-Bared qu’en novembre 2006, les éléments d’un univers social et idéologique de militants jihadistes sont moins récents. Dans son ouvrage « Le Jihad au Quotidien », Bernard Rougier présente une étude sur le fonctionnement des réseaux jihadistes dans le camp de Aϊn el-Héloué [6]. Selon lui, l’apparition de ces réseaux date du début des années 1990.

Les salafistes-jihadistes proposent une compréhension de la cause palestinienne qui dépasse le registre national pour l’inscrire dans une lutte à l’échelle mondiale, celle de l’Islam contre l’impiété. Ces nouveaux acteurs ont une lecture fine de la situation régionale. Exploitant l’usure des discours idéologiques arabes et palestiniens, ils mettent en avant un islam jihadiste. Selon Rougier, leur présence dans les camps du Liban s’explique partiellement par l’absence de mécanismes capables de socialiser efficacement les jeunes. Le Fatah Al-Islam se reconnaît dans le discours salafiste transnational du type d’Al-Qaeda même si, selon l’un des responsables du groupe, il ne possède pas de lien d’organisation avec la mouvance internationale : « Al-Qaeda a sa stratégie. Nous avons la nôtre » [7].

Nous ne pouvons parler d’une société palestinienne homogène dans les camps du Liban. En effet, il existe un clivage profond entre les militants de la cause palestinienne d’une part et les militants internationalistes d’autre part : « Les premiers suivent avec attention les derniers développements dans les territoires et s’inscrivent, même à distance, sur la scène palestinienne, quand les seconds préfèrent se projeter des Balkans jusqu’à l’Asie centrale, dans des espaces plus éloignés » [8].

Minoritairement palestinien, le Fatah Al-Islam comprendrait aussi, entre autres, des Saoudiens, des Somaliens, des Égyptiens, des Marocains et des Soudanais. D’après ce qu’on peut savoir, ces individus se sont battus dans l’armée islamique en Irak. Malgré l’opposition de l’ensemble des principales organisations palestiniennes de Nahr Al-Bared, le groupe a pu s’installer dans le camp facilement.

2) Besoin d’habiter et militantisme à Beddawi

Le camp de Beddawi a été établi par l’UNRWA en 1955. Il est situé sur les collines sablonneuses à 5 km au nord-est de Tripoli, et à quelques kilomètres du village de Beddawi qui lui a donné son nom. Beddawi est, avec Nahr Al-Bared, l’un des deux camps de réfugiés reconnus par l’Agence au Nord Liban. Conçu comme un espace provisoire, le camp se pérennise. De la part des réfugiés, la crainte de cette pérennisation se faisait sentir au moment même de sa création :

    • « Un jour, mes amis m’ont dit que l’UNRWA construisait un camp de réfugiés, Beddawi, et que peut-être il y aurait une place pour nous dans ce nouvel endroit. Au début j’ai refusé car pour moi cela signifiait quitter définitivement la Palestine et ne plus jamais revenir. Mais après un certain temps, et parce que beaucoup de gens s’étaient installés là-bas, j’ai décidé moi aussi de partir. Notre maison de Nahr Al-Bared était trop petite pour toute la famille, et la situation était lourde […] Ainsi le camp de Beddawi est devenu ma petite ville. » [9]

En même temps que les réfugiés avaient peur de voir leur retour en Palestine s’éloigner indéfiniment, ils éprouvaient le besoin d’avoir un quotidien minimalement confortable. Dans une certaine mesure cette tension entre, d’une part, la résistance à une instauration définitive dans le pays d’accueil et, d’autre part, le « besoin d’habiter » [10], est toujours présente chez les réfugiés palestiniens du Liban. Aujourd’hui, elle se manifeste plutôt sous la forme d’un militantisme qui s’affiche dans l’espace public, en parallèle à la quête d’une normalité dans le quotidien.

La présence des drapeaux de la Palestine, des affiches des martyrs, des photos des leaders de la cause nationale, créent une atmosphère générale de résistance dans les camps libanais. En effet, l’espace public du camp de Beddawi est investi par les symboles de la cause nationale. Ses fresques murales illustrent la façon dont l’occupation de l’espace public de Beddawi est limitée à la cause palestinienne.

Il y a cinq ans, le Hezbollah avait envoyé des artistes iraniens dans tous les camps de réfugiés palestiniens du Liban. A l’aide d’un projecteur, ces artistes ont peint des fresques représentant la lutte palestinienne. De manière générale, les artistes de Beddawi avaient apprécié l’attitude du Hezbollah. Cependant, ils jugeaient que l’investissement artistique des murs du camp devait venir d’eux-mêmes, et non de l’extérieur. Ainsi, au fur et à mesure que les fresques peintes par les artistes iraniens ont vieilli, les peintres de Beddawi les ont remplacées par leurs propres créations.

Actuellement, Beddawi compte une dizaine de fresques murales, produites par les artistes locaux. Toutes les fresques abordent, chacune à leur façon, la cause nationale. Souvent, ce sont les organisations palestiniennes ou les quashafs [11] du camp qui achètent le matériel de peinture aux artistes, ce qui explique partiellement la prédominance du thème de la Palestine. Même quand il s’agit d’une initiative personnelle d’un artiste ou d’un groupe d’artistes, la Palestine s’impose comme le sujet naturel de leurs fresques. Les artistes de Beddawi sont très conscients de leur rôle politico-idéologique. Contribuer au maintien de la mémoire de la terre perdue est leur façon d’apporter leur soutien à la cause nationale. Ainsi, il n’est pas question d’aborder d’autres thèmes dans leurs fresques murales [12].

Les artistes de Beddawi perçoivent leur intervention artistique comme une action pour le bien du camp de réfugiés et, plus largement, pour la cause palestinienne. Selon Rawad, jeune musicien du camp, « quelqu’un qui travaille pour le bien du camp, c’est quelqu’un qui travaille pour la Palestine ».

L’espace public du camp de Beddawi est occupé par l’esprit de la cause nationale palestinienne. Peu de marge y est laissée à d’autres répertoires d’action. Une anecdote illustre bien le comportement attendu dans l’espace public du camp. Lors d’une fête organisé par le Fatah à Beddawi, la première phrase que le présentateur a dit au public était un rappel : « Nous ne sommes pas ici pour nous amuser, mais pour nous remémorer la Palestine ». Le public répond en regardant le spectacle avec une attitude grave, où rires et frivolité seraient mal venus. Des fêtes comme celles-ci sont une des rares occasions que les musiciens et les groupes de dabké ont de se présenter dans le camp. Il s’agit aussi d’un des seuls moments où il est permis aux jeunes filles de Beddawi de sortir dans l’espace public du camp - exception permise car au nom de la cause nationale.

Une autre caractéristique de l’espace public du camp de Beddawi est son aspect sale et mal entretenu. Avec ses poubelles qui traînent par terre, ses fils électriques bricolés et ses ruelles mal illuminées, l’ambiance générale du camp constitue en quelque sorte un rappel permanent d’une condition appréhendée comme provisoire.

Dans la sphère du privé, par contre, les habitants de Beddawi cherchent autant que possible à mener une vie normale. En général, les maisons du camp sont bien rangées et nettoyées. Très accueillantes, les familles s’efforcent de présenter aux visiteurs une maison agréable. Au-delà du sens de l’hospitalité, il s’agit d’assumer sa condition de réfugié dans un registre de dignité. La précarité des camps de réfugiés n’est pas niée, elle est comprise comme le résultat d’une grande injustice qui leur a été imposée. Endossant le rôle de victimes, les réfugiés ne sont plus de simples pauvres aux marges de la société. Dans un de ces tableaux, le peintre Borhan a dessiné un cheval qui représente l’honnêteté, « on est pauvre mais on est honnête », nous dit-il.

On pourrait lire cette recherche de la normalité comme un désir d’intégration à la société d’accueil, comme un renoncement implicite au droit au retour ou, plus simplement, comme une lassitude vis-à-vis d’un statut précaire qui dure soixante ans. Il s’agit surtout d’un « besoin d’habiter » et de rendre son environnement habitable, résultat d’une marginalisation sociale et d’une précarité persistantes. C’est dans ce sens que la constance de l’évocation du droit au retour n’est pas antagonique aux demandes d’amélioration des conditions de vie sur place. En même temps que les réfugiés revendiquent leur terre natale, ils sont confrontés à des difficultés qui touchent directement leur survie et leur confort dans le quotidien. Les réfugiés palestiniens au Liban sont confrontés à des problèmes particuliers vis-à-vis de la diaspora palestinienne [13]. La législation libanaise régissant les droits des réfugiés palestiniens limite leur accès au monde du travail [14], à l’éducation, aux services sociaux, à la propriété et à la mobilité internationale.

Les artistes de Beddawi considèrent leur effort pour mener une vie ordinaire comme un acte de résistance. Selon Nizar, peintre du camp : « Dans notre condition, il est étonnant qu’on soit toujours en train de se marier, d’envoyer nos enfants à l’école… c’est ça la résistance ». Cette résistance du quotidien n’est pas en opposition à la résistance politique affichée sur les murs de Beddawi , mais en complémentarité avec elle. Une autre forme de résistance très revendiquée par les artistes du camp est le maintien des traditions palestiniennes. Le maintien de ces traditions va de pair avec leur effort pour garder vivante la mémoire de la Palestine. Cela devient clair dans le récit de Rawad :

    • « Ce que j’aime bien à Beddawi… enfin, dans les camps je veux dire, ce n’est pas seulement à Beddawi, c’est que dans un camp, on est plus pour la cause palestinienne. Et pour tout ce qui est des traditions… comme on est un milieu et on se connait (…) on garde toujours les traditions, par exemple dans le mariage. Même dans la mort de quelqu’un, il y a des traditions (…). Et ça, moi, j’appelle ça la résistance. Parce qu’on résiste quand… parce qu’il y a quelqu’un qui a dit que les grands vont mourir et les petits vont oublier (…) Dans le camp ça va d’une génération à l’autre, d’une génération à l’autre. C’est une résistance quand même. Ça, j’aime bien ».

La résistance par la tradition se trouve au croisement de la résistance publique ou politique, et la résistance privée ou quotidienne. Elle témoigne d’une inquiétude des élites artistiques et intellectuelles du camp de Beddawi : la peur que les nouvelles générations oublient la Palestine et la cause nationale. Nizar, un des artistes plasticiens de Beddawi et professeur d’art dans les écoles de l’UNRWA, demande à ses élèves de faire des dessins sur la Palestine. Pour lui, il est très important d’apprendre la tradition palestinienne aux nouvelles générations. Nizar explique qu’il ne s’agit pas de leur transmettre l’idée d’une lutte militaire, mais les traditions palestiniennes.

Elias Sanbar établit une distinction entre l’émigré et le réfugié en accentuant le fait que ces derniers se perçoivent comme « des porteurs de patrie ». Selon lui, « la Palestine est non seulement en eux, dans leurs cœurs et leurs têtes – c’est le cas pour tout émigré -, mais également posée sur leurs dos et leurs épaules » [15]. À Beddawi, cette affirmation devient une évidence. Rawad, Nizar, mais aussi tous les artistes et intellectuels du camp, ainsi que les anciens combattants et cadres des organisations palestiniennes, partagent la responsabilité de porter et de transmettre cette charge. D’où ces diverses formes de résistance, ce mélange inusité de tradition, conscience politique et quête de la normalité.

Amanda S. A. Dias

NOTES

[1] Cette agence de l’ONU chargée du secours des réfugiés assure des services sociaux, ainsi que des services en matière d’éducation, de santé et d’aide d’urgence aux Palestiniens vivant dans la bande de Gaza, en Cisjordanie, en Jordanie, au Liban et en Syrie.

[2] Mohamed Kamel Doraï, Les réfugiés palestiniens du Liban : une géographie de l’exil. Paris : CNRS éd., 2006.

[3] Le camp palestinien de Nahr Al-Bared comptait 31,023 réfugiés enregistrés auprès de l’UNRWA en décembre 2003. Selon les chiffres de l’Agence au 7 août 2007, 31,441 personnes ont été déplacées depuis le début des affrontements.

[4] D’origine sociale très modeste, les non-Palestiniens sont attirés par les loyers à bas prix des habitations dans le camp. L’UNRWA ne collecte que les statistiques concernant les réfugiés enregistrés auprès de l’Agence. Les statistiques concernant les réfugiés non-enregistrés et les habitants d’autres nationalités sont des estimations obtenues auprès de la clinique de santé de Beddawi (« Beddawi Health Clinique »).

[5] Il y avait à la même date 26 182 personnes déplacées dans le nord dont la majorité dans le camp et alentours proches donc en réalité la population du « camp » a plus que doublé.

[6] Bernard Rougier. Le jihad au quotidien. Presses Universitaires de France, 2004.

[7] Isabelle Dellerba. « La nébuleuse Al-Qaeda met un pied au Liban », Libération, 14 mars 2007.

[8] Rougier, op.cit. p. 144.

[9] Récit d’Alil Souheil, réfugié palestinien du camp de Beddawi, publié dans l’article Baddawi : Les premiers temps, du journal Espoir : le journal de la jeunesse palestinienne, juillet 2002. Il s’agit d’une publication de la Maison de l’Amitié Franco-Palestinienne (MAFPA), installée à Beddawi et soutenue par l’association française Asiles.

[10] Marc Breviglieri et Luca Pattaroni, « Le souci de propriété. Vie privée et déclin du militantisme dans un squat genevois ». in B. Haumont et A. Morel (dir.), La société des voisins, Editions de la MSH, Paris, 2004.

[11] Mot en arabe qui désigne les scouts. Le plus souvent, ils organisent des activités culturelles et éducatives.

[12] La seule exception est les versets du Coran. Mais il faut noter que la plupart de ces versets abordent la révolution, la lutte et la résistance.

[13] Le système politique libanais basé sur la répartition confessionnelle du pouvoir constitue un problème fondamental dans la gestion des affaires des réfugiés. L’intégration des Palestiniens a toujours représenté une menace pour le fragile équilibre confessionnel du pays.

[14] Considérés comme étrangers, les réfugiés Palestiniens n’ont pas le droit d’exercer plus de soixante-dix métiers, ce qui a abouti à un taux de chômage extrêmement élevé. En juin 2005, le Ministre Libanais du Travail a promulgué le Mémorandum No : 67/1, autorisant les réfugiés palestiniens à avoir des permis de travail qu’il était difficile d’obtenir auparavant. Entretemps, le mémorandum ne concerne pas les diplômés palestiniens, qui ne peuvent toujours pas exercer la médecine, le droit, l’architecture… L’impact du mémorandum n’est pas perceptible. Il n’y a pas de statistiques officielles, mais l’UNRWA estime que 60% des réfugiés palestiniens vivent en dessous du seuil de pauvreté, et que leur taux de chômage atteindrait 70%.

[15] Elias Sanbar. Figures du Palestinien. Identités des origines, identités de devenir. Editions Gallimard, 2004, p.247.