REVUE Asylon(s)
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L’institutionnalisation de la xénophobie, à la fin du XXème siècle est liée à des transferts de différents dispositifs juridiques, politiques, éducatifs, médicaux, sociaux ou urbanistiques - cette liste n’est pas exhaustive - élaborés et mis en oeuvre dans les colonies puis appliqués en métropole aux "colonisés immigrés" puis, après les indépendances, aux immigrés. Ces transferts de la colonisation à la lutte antimigratoire sont d’autant plus efficients qu’ils prennent place dans une culture politique façonnée, dans son rapport aux étrangers, par des décennies de justifications intellectuelles et politiques de la colonisation, des présentations dévalorisantes des populations colonisées et d’une inconscience mémorielle durablement entretenue, dans les métropoles, de cette histoire toujours actuelle du fait colonial.