Réseau scientifique de recherche et de publication

[TERRA- Quotidien]

Le programme "FRONTIERES"

Rencontres

Le Programme "FRONTIERES" donne lieu à des recontres de l’ensemble des équipes de recherches. Ces rencontres offrent l’occasion à chaque chercheur de présenter un état de ces travaux en cours et de bénéficier des réactions et commentaires de tous. Ces rencontres sont également des moments de débats relatifs aux enjeux saillants de la recherche en sciences sociales sur le domaine du programme.

Mardi 2 mai : Les expériences des personnes

Intervenants : Stéphane Beaud (U. Nantes LSS, ENS), Karima Guenfoud (CRESP) - Pap Ndiaye (CENA, EHESS) - Eric Fassin(LSS, ENS) - Katia Lurbe i Puerto (CRESP) - Ivan Merino Hortal (CEAf CNRS-EHESS) - Jean-Philippe Dedieu (GTMS) - Carolina Kobelinsky (CRESP) - Estelle d’Halluin (CRESP) - Alexandre Mamarbachi (LASP, CRPS)

Mardi 30 mai 2006 : Espace public et politiques publiques

Intervenants : Laure Blévis app (GTMS) - Alexandre Mamarbachi LASP (CRPS) - Emmanuelle Saada LSS (ENS) - Gérard Noiriel GTMS (CNRS-EHESS) - Annie Collovald LASP (CRPS) - Lilian Mathieu CRPS - Jane Freedman CRPS - Sarah Mazouz CRESP - Pierre Monforte CRPS - François Masure LSS (ENS) - Abdellali Hajjat LSS (ENS) - Sylvain Laurens GTMS - Alexandre Tandé CRPS - Milena Jaksic GTMS

Vendredi 16 juin 2006 : les institutions et les acteurs

Intervenants : Alexis Spire Ceraps (GTMS) - Emmanuel Pierru Ceraps (GTMS) - Jérôme Valluy CRPS (CNRS-UP1) - Marc Bernardot Clersé (CRPS) - Richard Rechtman MSH-PN (CNRS-UP8-UP13) - Lise Gaignard CNAM (MSH-PN) - Olivier Noël ISCRA - Didier Fassin CRESP - Franck Enjolras MSH-PN - Céline Auguste MSH-PN - Nicolas Fisher IEP (MSH-PN) - Alexandre Tandé CRPS -

Mardi 19 décembre 2006 : Représenter la société française

Coordination : Didier Fassin et Eric Fassin

Le programme de recherche qui nous réunit engage une réflexion, non seulement sur les transformations de la société française, mais aussi, inséparablement, sur les enjeux politiques de sa représentation et leur histoire. Pour penser les frontières, intérieures et extérieures, il convient en effet « d’inclure dans le réel la représentation du réel, ou plus exactement la lutte des représentations », selon les termes de Pierre Bourdieu. Mettre l’immigration, la colonisation ou l’esclavage au cœur de l’histoire française, et non plus seulement dans ses marges, c’est bien sûr modifier le récit national ; de même, inclure les discriminations, la xénophobie et le racisme au centre de la société française, sans se contenter d’y voir des exceptions non significatives, c’est pareillement en changer les représentations.

Cette journée d’études prend pour objet les luttes autour des représentations de la société française, soit en particulier les grilles de lecture qui sont aujourd’hui confrontées selon que prévaut une perspective républicaine, qui ne veut connaître que des individus face à l’Etat, une appréhension en termes de classes, qui privilégie les distinctions socio-économiques, ou une interprétation racialisée, qui fait une place importante aux minorités définies par la discrimination. Sans doute ces approches ne sont-elles pas nécessairement exclusives ; on peut au contraire plaider, comme nous l’avons fait par exemple, pour une articulation de la question sociale et de la question raciale. Il n’empêche : il nous paraît utile de prendre pour objet cette concurrence entre des visions du monde différentes, fût-ce pour s’en affranchir.

Prendre au sérieux « la force de la représentation », ce n’est évidemment pas renoncer à penser la réalité pour se perdre dans les discours : différentes grilles de lecture donnent à voir des réalités différentes, et donc permettent d’agir différemment sur la société. Le langage peut aussi être performatif, on le voit bien par exemple dans les débats sur les statistiques ethniques dont les conséquences sont bien réelles. Sans verser dans l’idéalisme, il faut donc prendre au sérieux les discours qui prétendent représenter la société, c’est-à-dire d’abord en restituer les conditions sociales de possibilité et d’efficacité en s’attachant aux acteurs politiques et aux institutions qui les portent et les reflètent (médias et administrations, militants et élus, essayistes et universitaires, etc.).

MATIN 10h-13h

Introduction

Annie Collovald : Populisme et milieux populaires. Sur quelques interprétations de la xénophobie et du racisme

Alexandre Tandé : Lutter contre les discriminations raciales. Etude de douze ans de littérature grise

Didier Fassin : Mesurer les discriminations raciales. Enquête sur la première enquête nationale

APRES-MIDI 14h30-17h30

Eric Fassin : La race, produit d’importation ou catégorie indigène ?

Pap Ndiaye : Le colorisme : usages français d’une catégorie américaine.

Bastien Bosa : Peut-on se servir en France des études sur la whiteness ?

Discussion sur la suite du programme

Mardi 13 mars 2007 : Passé colonial et présent postcolonial

Coordination : Didier Fassin et Eric Fassin

Le projet « Frontières » est ancré dans une actualité de la recherche, mais aussi de la société française : penser l’articulation entre frontières externes et internes renvoie à la fois à la rencontre entre des champs d’études distincts et aux recoupements de problématiques politiques différentes qui s’effectuent sous nos yeux. Cette actualité ne nous enferme pourtant pas dans le présent. En effet, la dimension historique joue un rôle crucial dans cette articulation : l’enjeu, c’est de comprendre non pas tant si, mais plutôt comment le passé colonial informe un présent qu’on qualifiera en conséquence de postcolonial. Si la question se pose avec autant d’urgence dans le champ scientifique, c’est bien sûr qu’elle est posée aujourd’hui avec insistance dans le champ politique, où l’histoire et la mémoire entrent en tension.

La journée d’études que nous proposons, dans le cadre du groupe réuni autour du projet « Frontières », prend pour objet l’articulation entre passé et présent, et, inséparablement, l’enjeu à la fois scientifique et politique que celle-ci constitue dans notre actualité. En effet, la nécessaire autonomie de la science, par rapport à des appropriations parfois trop rapides de l’histoire au bénéfice de la mémoire, ne saurait être fondée sur l’oblitération d’une telle question – sinon, pourquoi l’historien s’intéresserait-il au passé ? Elle implique plutôt sa reformulation selon les exigences propres de la démarche scientifique. C’est s’inscrire dans l’héritage de Durkheim : « nous estimerions que nos recherches ne méritent pas une heure de peine si elles ne devaient avoir qu’un intérêt spéculatif. »

La matinée sera consacrée à l’analyse des usages sociaux de l’histoire et de la mémoire, tandis que l’après-midi traitera d’un objet spécifique, la naturalisation, pour confronter des travaux de doctorants portant sur le présent et sur le passé. Elle sera donc l’occasion de préciser la place, non pas seulement des historiens, mais plus largement de la démarche historique dans notre projet collectif de sciences sociales, en même temps que du passé dans notre présent.

Matin, 10h-13h - Les usages sociaux de l’histoire et de la mémoire

Emmanuelle Saada Retour sur quelques difficultés à parler du passé dans le présent

Alexis Spire La référence coloniale dans les représentations savantes de l’immigration

Marc Bernardot De la chambre forte au trou noir : la mémoire des migrants coloniaux

Pap Ndiaye Quelques enjeux contemporains autour de la mémoire de l’esclavage

Gérard Noiriel, Connaissance et savoir. Réflexions à partir de l’histoire de l’immigration

Eric Fassin L’histoire est-elle à la mémoire ce que le savant est au politique ?

Après-midi, 14h-17h - La naturalisation, au passé et au présent

François Masure Une affaire de famille. A propos de la naturalisation de jeunes Maghrébins

Abdellali Hajjat Musulman-e-s pratiquant-e-s et naturalisation

Sarah Mazouz Mériter d’être français. Usage administratif et sens existentiel de la notion de mérite dans la procédure de naturalisation

La fin de la séance (15h30-17h) sera consacrée à une discussion sur les perspectives du programme, en particulier l’éventualité d’une publication collective et l’organisation d’un colloque final, mais aussi sur les étapes intermédiaires et les opérations de recherche en cours.

Lundi 11 juin 2007 : Etat

Coordination : Alexis SPIRE

lundi 11 juin