Transdisciplinarité, humanisme, éducation, technologie et faits sociaux (2016/...)
David Boucaud Chargé d’enseignement, membre associé CREDDI (Centre de Recherche en Economie Droit Développement Insulaire) Université des Antilles.
La Gnose de Valentin est une explication ésotérique sur La Création, sur les mêmes principes décrits par Hermès à son fils Tat. Dans cette Gnose l’achèvement de la Création (la pneuma) survient avec le Dodécaèdre (ce que représente le Dodécaèdre). Hermès explique à Tat comment renaitre en purifiant la pneuma des 12 châtiments irraisonnés de la matière, par la pratique du silence. C’est le principe du Dodécaèdre de la théogonie Egyptienne La Rosa Mystica (rose à cinq pétales, Vierge Marie, Rosace), est Agapè, l’énergie amoureuse qui permet d’initier la Gnose. Saint Irénée dans sa diatribe contre La Gnose, est celui qui a le plus porté à la connaissance du grand public son existence. Il y relate le lien avec Hermès « Hermès a déposé en eux des paroles trompeuses et un cœur artificieux » (Livre 2, troisième partie, de Saint Irénée « contre les hérésies, dénonciation et réfutation de La gnose au nom menteur ; les exégèses ptoléméenne »). C’est ce lien qu’il convient de considérer, et non pas l’existence de gnostiques développant une théologie, tel un groupe religieux, une secte. C’est malheureusement ce qui s’est produit avec La Gnose de Valentin qui aurait gagné à mieux éclairer ce lien, en restant fidèle au texte d’origine, celui d’Hermès. Hermès révèle le principe de la connaissance et de la renaissance. Et les découvertes de Nag Hammadi(Cf les travaux de Jean Pierre Mahé, spécialiste de Nag Hammadi et d’Hermès), apporteront des éléments allant en ce sens, et venant éclairer la seule source importante que nous avions sur La Gnose avec Saint Irénée. C’est une théorie de la connaissance (co-naissance, re-naissance, connaissance sur le plan spirituel) qui nous est transmise ou la Rosa Mystica, Amour, est le principe maternel de la formation (connaissance sur le plan humain). La Rosa Mystica est le lien entre connaissance et formation, tel Isis recomposant le corps de son époux, sans phallus et donnant naissance a Horus, telle La Vierge Marie, qui ne connut pas son époux, Joseph, donnant naissance au Christ. Par le principe de l’imagination créatrice, s’élabore le processus de formation. De même que l’univers a codifié la formation du bébé, rendant visible, l’invisible, de même que l’imagination créatrice, portée par l’amour, rend visible, la formation, l’ordre de l’univers, le parfait. La formation, est par conséquent, un résultat, une création d’une imagination. Tout ce qui est formé est d’abord pensé. Ce qui est pensé est du domaine de l’invisible. Ce domaine que la Gnose nous décrit, et que l’on retrouve sous diverses formes, appellations, mais des principes similaires, à travers les mouvements spirituels et ésotériques dans le Monde.
Tout étant énergie, la forme n’est qu’une fréquence vibratoire différente de celle de la pensée. Plus la vibration est vive (la pensée, la lumière), plus on pénètre le monde de l’invisible, du Divin ; plus la vibration est lente, plus on matérialise sa pensée, l’invisible passant au visible. Le compagnonnage (XVIIème-XVIIIème siècle, Egypte et Rome Antiques), que l’éducation nationale3 a tenté de remettre au gout du jour, est un témoignage classique de cette relation Gnose-Connaissance-Formation. Il est une relation étroite Maitre – Apprentis, qui est un développement médiéval de l’Antique relation Maitre-Disciple de l’ancienne Egypte, transmise via La Tradition Salomonique des « bâtisseurs de cathédrales ». Alice BAILEY permet de comprendre ce lien intime entre le compagnonnage et La Tradition Salomonique, quand elle écrit ceci « Lorsque la forme est prête, lorsque le temple Salomon a été édifié dans la carrière de la vie personnelle, alors naît la Vie Christique, et la gloire du Seigneur adombre son temple. La forme devient vibrante. C’est là que réside la différence entre la théorie et le fait de rendre cette théorie partie intégrante de soi-même... On peut avoir un tableau ou une image parfaite, mais ils manquent de vie. La vie peut se modeler autant qu’il est possible sur le divin ; elle peut être une excellente copie, mais il lui manque le principe christique intérieur. Le germe était là, mais il est resté dormant. Maintenant il est nourri, amené au point où il peut naître, et l’on parvient à la 1ière initiation" (BAILEY Alice, « Initiation humaine et solaire », Lucis Trust, 1990, p.65).
Il est ici, explicitement fait référence au Chrisme et à L’initiation. Le compagnonnage suppose un principe de co-naissance (Chrisme) par une Forme (Initiation, modelage, adombrement), c’est-à-dire l’essence même de la formation (donner forme), la monade. Ce sont les attributs de La Matrice Universelle, d’HATHOR, de VENUS.
La relation Maitre-Disciple a pour finalité de con-former (co-naissance/donner forme) au métier dans une perspective de trans-formation (trans (dépassement de la personne) à travers un processus donnant forme). C’est le principe profond qui porte le compagnonnage, dans une relation continuelle et exclusive Maitre-Apprentis produisant la transformation, par la conformation.
Depuis tantôt, les alchimistes décrivaient, expérimentaient les principes de la formation, basés sur trois instants :
La copulation alchimique, la découverte du Soi, la rencontre, le vrai, la conception
L’œuf alchimique, la fusion des éléments, le bon, la gestation
La chrysopée, l’égrégore, le beau, la naissance.
Ceci correspondant, respectivement, aux trois principales sciences de La Doctrine d’Hermès, cette connaissance primordiale (Philosophia Perennis), cette Gnose :
L’astrologie, avec l’élémentale Eau
L’alchimie, avec l’élémentale Feu (l’eau se déverse sur le Feu)
La Kabbale avec l’élémentale Air (l’eau se déverse sur le Feu créant la fumée, l’air, la spiritualité)
Aujourd’hui, les approches morphogénétiques* (nature naturante, nature naturée) que l’on retrouve aussi bien en sciences naturelles qu’en sciences sociales, actualisent cette approche
* Il est important de préciser l’importance du « facteur mental dans la causalité formative », ce que Darwin a voulu transmettre mais qui a malheureusement été réduit à une simple conception mécaniste. C’est « la force formative », une création, « une coordination holiste de l’organisme...les araignées tissent toujours le même type de toile sans jamais l’avoir appris de leur parents ». L’existence de champs morphogénétiques (ou Akashique) est l’explication de cette théorie évolutionniste de Darwin, reprise aujourd’hui par la théorie économique et les sciences humaines appliquée aux organisations [Laszlo, Management évolutionniste, 1993].