auteur-s
- Erdi Lelandais Gülçinà propos
Résumé au moment du rapport intermédiaire de recherche de l’équipe d’"EXCLIM".
Date
avril 2011Le constat établi par une étude de l’Institut pour la sécurité environnementale et humaine (ISEH) de l’université des Nations unies (UNU, Bonn) souligne que 50 millions de personnes pourraient devenir des « réfugiés environnementaux » au cours des prochaines années. Parmi les zones géographiques à haut risque, l’étude mentionne notamment l’érosion accélérée des sols cultivables en Turquie. En tant que pays de la Méditerranée orientale, on prévoit que la Turquie sera hautement affectée par le changement climatique, notamment en matière de sécheresse et de désertification. Le centre de météorologie de l’Université technique d’Istanbul prévoit une vaste migration de la population agricole d’ici 2050 vers le nord et les grandes villes de la Turquie. Parmi les régions à haut risque figure la plaine de Konya (17% des zones agricoles en (Turquie), confrontée à une véritable situation de sécheresse, d’assèchement de toutes les ressources aquatiques, et de ce fait à la disparition des zones cultivables. Ceci est lié à la diminution croissante de la période pluviale (actuellement 320 mm /h basculant vers 250mm/h dans les années à venir, taux moyen en Turquie : 600mm/h). La population sera fortement affectée par ces changements et à l’heure actuelle, hormis quelques rapports météorologiques, aucun plan d’action n’est encore envisagé en cas de migration forcée dans cette région. Toutefois, les chiffres du dernier recensement nous fournissent quelques éléments d’interprétation sur ce sujet. La population de Konya, de 2,192 millions en 2000, a chuté à 1,959 million en 2007. Alors qu’en 2000, 897 000 personnes habitaient la zone agricole, ce chiffre était de l’ordre de 546 000 en 2007. Sans prétendre que le changement climatique y est l’unique cause, la désertification joue néanmoins un rôle majeur dans cette migration. Ceci débouche sur la concentration de la population dans le centre de Konya ou sur une migration vers les autres grandes villes turques.
En 2005, la Turquie a proposé un projet national initial dont l’un des objectifs est d’étudier les impacts potentiels du changement climatique mais celui-ci n’a été mis en pratique qu’en juillet 2007. La Turquie a signé en 2004 la Convention-Cadre des Nations Unies sur le Changement climatique (CCNUCC) mais n’a pas encore ratifié à l’heure actuelle le protocole de Kyoto. Aucune action publique n’a été entreprise afin de mesurer les effets du changement climatique. Il est déjà probable d’observer d’autres cas de migration notamment sur le littoral de la mer noire en raison cette fois-ci des inondations.
Notre objectif est de cerner le problème du changement climatique en Turquie autour de l’exemple de la plaine de Konya. Il s’agira de comprendre le processus d’adaptation des politiques publiques face à cette nouvelle donne.
Quels types de mesures sont préconisés ?
L’Etat prend-il en compte les impacts sociaux ?
En cas d’une vaste migration, quels dispositifs d’urgence sont prévus ?
Peut-on envisager des solutions pour le changement climatique sans étudier ses conséquences socio-économiques ?
Comment conçoit-elle la population ce problème de désertification ?
En cas de migration, que devient-elle ?
Où s’installe-t-elle ?
Quel type de reconversion professionnelle observe-t-on ?