Projet "Numer-Univ" (2013/2016)
"Quels sont les effets des changements numériques sur les métiers et l’organisation universitaire ? Que sait-on des usages du numérique par les étudiants et enseignants selon les établissements et les pays ?"
Présentation du séminaire organisé par Sophie Poirot-Delpeche (Paris 1-Cetcopra), Christian Vanin (Paris 1-Service TICE), Jérôme Valluy (Paris 1 / Costech-UTC), Julien Vincent (Paris 1-IHMC) et ouverture des discussions avec les participants sur la problématique, la programmation et les débouchés éditoriaux du séminaire pour 2013/2014
Accès direct aux séquences ci-dessous, via Youtube :
Jérôme Valluy, "Quel agenda de recherche sur le numérique universitaire ?"
Christian Vanin, "Enseignant, Éducateur, formateur & numérique"
Julien Vincent, "Le numérique en histoire : regard critique"
Débats : dans la salle et à distance
En 1470, vingt ans après les premières impressions de Gutenberg, la Sorbonne, sous l’impulsion de Guillaume Fichet et Johann Heynlin, ouvre un atelier d’imprimerie pour mettre à disposition des étudiants et professeurs des ouvrages remplaçant les manuscrits rares et défectueux des copistes. En 2006 est créé à l’Université Panthéon-Sorbonne (Paris 1), comme dans d’autres établissements, un service des Technologies de l’Information et de la Communication pour l’Enseignement (TICE) qui met à disposition des étudiants et professeurs les outils numériques, pédagogiques et éditoriaux, caractéristiques des évolutions universitaires à l’ère de l’Internet. L’objet du séminaire FICHET-HEYNLIN est d’étudier les multiples aspects que cette révolution numérique produit dans l’activité et le fonctionnement des universités en favorisant la diversité des regards disciplinaires (sur le domaine des arts, lettres, droit, sciences humaines et sociales), le pluralisme intellectuel des points de vue (eco-managérial, technophile, pédagogique, professionnel, social, technophobe...) et les regards critiques favorables à une construction prudente et raisonnée des avancées dans ce domaine, à distance des enthousiasmes technophiles dominants de l’époque mais aussi des réactions technophobes. Une attention particulière sera prêtée aux travaux déjà nombreux sur les usages du numérique dans les établissements universitaires ainsi que sur les enjeux internationaux des relations inter-universitaires.
L’émergence des nouvelles technologies de l’information et de la communication dans les métiers et la vie interne des universités s’accompagne de politiques publiques européennes et nationales de plus en plus volontaristes tendant à adapter le système universitaire à une société elle-même profondément transformée par ces évolutions technologiques.
Trois dimensions de ces mutations numériques du monde universitaire sont à examiner ensemble : celle de la formation, celle de la recherche et celle de la gouvernance. Dans chacune d’elles des enjeux importants apparaissent dans les débats et politiques relatives à l’enseignement supérieur et à la recherche : l’introduction de ressources numériques dans la pédagogie ; la généralisation du libre accès aux articles scientifiques ; la gestion informatique des systèmes d’inscription, de candidature ou d’évaluation... Dans chacune d’elles des compétences professionnelles, dérivées de l’informatique, se sont formées depuis dix ans : celle des spécialistes « TICE » pour la pédagogie numérique ; celles des bibliothécaires et documentalistes pour les dimensions numériques de la recherche ; celle des personnels administratifs pour les dimensions numériques de la gouvernance.
Premier problème : dans les trois dimensions, mais selon une ampleur variable de l’une à l’autre, les enseignants-chercheurs participent peu tant aux débats généraux, qu’à la conception et à l’utilisation des nouveaux dispositifs techniques ce qui nuit à l’efficacité et à la rentabilité de ces dispositifs d’une part et ainsi qu’à l’adaptation du système universitaire aux transformations de la société d’autre part.
Deuxième problème : ces trois dimensions sont fortement cloisonnées en raison même des spécialités professionnelles qui se sont construites et aussi des cadrages de recherches s’y rapportant. Ces cloisons séparent excessivement les débats et les conceptions d’outils informatiques... alors que les articulations entre ces trois dimensions sont essentielles à la compréhension et surtout au développement du numérique universitaire.
Troisième problème : les besoins et les usages du numérique se sont différenciés d’une discipline scientifique à l’autre aussi bien pour la pédagogie que pour la recherche et cela notamment dans les arts, lettres, sciences humaines et sociales... mais cette différenciation disciplinaire du numérique universitaire, peu étudiée par les chercheurs, peu connue en dehors de chaque discipline est aussi peu intégrée dans les dispositifs techniques.
Les trois problèmes sont reliés : le cloisonnement des trois dimensions est d’autant plus important et la prise en compte des différenciations disciplinaires d’autant plus faible... que les enseignants-chercheurs – plus susceptibles que d’autres professionnels de faire le lien entre les trois dimensions et de rendre compte des spécificités disciplinaires – sont tendanciellement absents de ce domaine numérique du monde universitaire.
Au delà du travail de recherche scientifique et de ses résultats espérés pour la compréhension des sujets, l’objet du séminaire est de favoriser une participation accrue des enseignants-chercheurs de toutes disciplines dans la réflexion à mener sur les évolutions universitaires et de contribuer à l’élaboration de projets de formation des doctorants sur ce domaine.
Bibliographie en ligne : http://www.reseau-terra.eu/article1...
Site du séminaire : http://www.reseau-terra.eu/article1...