Transdisciplinarité, humanisme, éducation, technologie et faits sociaux (2016/...)
David Boucaud est Membre associé du CREDDI (Centre de Recherche en Economie Droit Développement Insulaire) Université des Antilles
En réinscrivant le modèle éducatif (corps, âme, esprit) dans l’ordre universel (synchronicité, logos), on crée de l’épanouissement, du bonheur, de l’harmonie individuelle et sociétale.
1) Nature et expérience sensible
Dans le monde manifeste, les formes ne sont pas liées au hasard, mais à trois séries de contraintes :
les contraintes physiques ;
les fonctions ;
l’usage.
Ces contraintes nous paraissent évidentes ; ces formes ne sont pas le fruit du hasard, mais procèdent de la volonté humaine et/ou de la nature.
L’expression « erreur de la nature » est utilisée soit pour indiquer une anomalie dans la forme, manifestant un résultat et ne correspondant pas « normalement » aux contraintes, soit pour se moquer de quelqu’un physiquement et/ou intellectuellement.
Aujourd’hui, la découverte de formes de vie dans des milieux réputés hostiles (dans les abysses, dans les entrailles de la terre, etc.) oblige à reconsidérer les déterminants qui caractérisent ces contraintes, questionnant de nouveau la biologie.
Il apparaît clairement que la vie s’impose à la forme, sans que l’on puisse en fixer les limites, et partant, l’on méconnaisse les limites des formes de vie. La vie transcende la forme, dépassant les lois ordinaires de la physique, de la chimie, de toute science tautologique.
Les abysses, les entrailles de la terre, ces au-delà de la vie ordinaire, témoignent en tout cas de l’existence d’un au-delà, hors des conceptions ordinaires, mais expression bien réelle de la vie.
La vie transcende la forme et la justifie en une création constante :
d’harmonie, ce qui convient, le corps ;
d’équilibre, ce qui équivaut, l’âme ;
de merveilleux, ce qui séduit, l’esprit.
2) Approche trinitaire
Carl Gustav Jung, dans son ouvrage « Ma Vie », exprime son propre parcours initiatique passant par un cheminement vers la synchronicité, les archétypes, quand il décrit son expérience :
du corps, au début de son processus d’individuation quittant sa persona, il se considérait apprenti ;
de l’âme, l’anima (fantasme de la femme chez l’homme), l’animus (fantasme de l’homme chez la femme), où il chemine avec son ombre, ses mythes, sa vie, se considérant comme compagnon ;
de l’esprit, l’homme sage, Aïn Soph (l’ancien des âges, l’illimité) avec les archétypes fondamentaux de son inconscient et les phénomènes de synchronicité, se considérant alors comme maître.
Cette auto-analyse le conduit à la conscience de la quaternité, c’est-à-dire l’intuition d’une totalité de la conscience englobant et justifiant la trinité de la vie.
L’ordre trinitaire est ce que l’on désigne comme « second Dieu » (l’homme à l’image et la ressemblance de Dieu, nous dit la Bible ; l’ancien des âges, Aïn Soph), qui participe de l’ordre universel, quaternaire, le « premier Dieu », l’akasha, l’ensemble contenu dans l’éternité, l’éternel, Dieu, le logos.
Cette réalité est à l’origine des synchronicités individuelles ou collectives. Elle manifeste l’existence d’éidolons, c’est-à-dire des apparences, des occurrences permettant de percevoir l’ordre universel.
Cette synchronicité, providence, est de fait la symphonie harmonique du Tout, alliant les principes (mode d’emploi de la vie) :
du corps, explicités par la kabbale, l’air primordial, le verbe, le souffle de vie ;
de l’âme, explicités par l’alchimie, le feu primordial, la flamme de vie ;
de l’esprit, explicité par l’astrologie, l’eau primordiale, la vie.
L’ensemble se retrouve dans « l’arbre de vie » contenant littéralement ce que découvre aujourd’hui la science humaine, c’est-à-dire « la réalité de la réalité », la science ésotérique.
La synchronicité est la manifestation perçue de cette dimension humaine trinitaire qui se fonde :
sur le quatrième élément, manifeste, permanence (temps et espace), déterminisme, la science matérialiste, se situant au niveau de la Terre, la forme de vie, qui est interpénétrée des trois autres niveaux de manière consciente ou inconsciente, et dont la nécessité du sens terrestre nécessite une désignation, c’est le monde du « poids, nombre et mesure » (Bible) ;
sur le cinquième élément, immanence, indéterminisme, en to pan, hors le temps et l’espace, dans la « force » du symbolisme et de l’archétype ; c’est l’éther, l’akasha, Mercure des sages, par nature insaisissable, par la science matérialiste, et origine de superstition et/ou d’adoration religieuse chez les croyants.
Le principe d’ordre universel rend intelligible toute démarche de cherchant, à la différence que la validation ne se fait pas par reproduction d’expérience, mais par compréhension (con- préhension, « prendre avec ») du « hasard », c’est-à-dire du rapport a priori acausal entre des phénomènes expérimentés par nombre de personnes ou, encore mieux, de groupes. C’est le principe de la flamme : plus il y a d’air, plus elle est forte.
3) Ordre universel et causalité
La loi de l’univers superlumineux nous introduit à la réalité de l’ordre universel (loi de l’Univers) qui s’observe :
dans les relations acausales, et non les sérialités ;
dans l’information et la signification, et non l’espace-temps.
La synchronicité est le voile qui se déchire laissant percevoir le fait divin dans une vie ordinaire. Elle nous permet de comprendre l’essentiel de notre vie, par une prise de conscience qu’il n’existe aucune limite, mais un sens insondable, plutôt qu’un vide sidéral.
En ce sens, on peut dire que la relation causale est un type de synchronicité de la vie en son expression « physique », infra lumineux (cas d’un chercheur découvrant ce qu’il ne cherche pas, mais dont l’expérience peut être reproduite). Tandis que la relation acausale est un autre type de synchronicité en son expression spirituelle, éthérique, super (ou supra) lumineux. La caractéristique fondamentale de la synchronicité est l’indépendance par rapport à une volonté humaine, à son action. Il en est ainsi de grandes découvertes scientifiques, comme dans des expériences d’ENOC. Dans les deux cas, c’est « l’état d’esprit » qui rompt le voile, laissant apparaître l’ordre universel à travers les synchronicités.
Les relations causales produisent des lois universelles, c’est-à-dire que les mêmes causes produisent les mêmes conséquences, tandis que les relations acausales produisent des occurrences, c’est-à-dire que les communions, les implications, entraînent des ouvertures, des circonstances qui, à l’analyse, se révèlent telle une phrase. Ce dernier aspect présuppose l’oubli de soi, et cette phrase fait toujours écho à une situation donnée qui n’autorise aucun doute quant à son authenticité (ce ne sont point des élucubrations), comme une évidence s’imposant à l’observateur. Comme telle, la phrase est unique, contextuelle, et ne peut donc pas faire l’objet d’une observation répétée dans son contenu, tandis que le principe de la phrase et les conditions qui la suscitent peuvent être observés a posteriori (situation se produisant dans des circonstances de fortes émotions, de désespérance, etc.). En précisant toutefois que ces conditions n’entraînent pas nécessairement une réponse, une phrase, à cause du principe d’entropie, de l’occurrence du désordre, ici-bas, sur Terre.
Lorsque l’on s’éteint à la cacophonie terrestre (infra lumineux), et que l’on s’allume à la symphonie céleste (superlumineux), alors se rejoignent le Ciel et la Terre, et l’on entend Dieu : Son Langage devient audible ; Ses Phrases, perceptibles ; Son Verbe, actif. Telle est la réalité et la vertu de l’akasha, qui est son sens.
Ni les guerres, ni la famine, ni la pauvreté ne sont les expressions d’une volonté divine, mais plutôt du désordre terrestre qui rompt le principe amoureux de l’ordre universel, qui tue la mort, prisonnière de l’espace-temps, et vivifie la vie, pourvoyeuse de sens et de symbole, de signification.
Le non-sens attribué à la vie aujourd’hui est en fait l’apologie de l’envie (du latin, in-videre, « voir d’un mauvais œil » (le bonheur des autres)) et son cortège d’égoïsme (la jalousie, la vengeance, la haine, la criminalité, le chômage, etc.) poussant le psychanalyste freudien à une neutralité bienveillante, une empathie, tandis qu’il faudrait d’abord un réveil par l’anamnèse (réminiscence platonicienne, souvenir du Ciel), puis la communion, la sympathie, jusqu’à réentendre le Ciel par les synchronicités, la providence.
Selon Michel Fromaget, la synchronicité s’observe quand une « extrémité de la coïncidence est psychique et l’autre, physique ». On s’aperçoit de l’inadéquation du savoir ordinaire pour exprimer l’ordre universel et expliciter le concept jungien de la synchronicité. Il ne peut y avoir de demi-mesure, au risque de l’imparfait. Jung l’a expérimentée et a voulu expliquer le Ciel en l’enfermant dans la science exotérique, celle courante des hommes, où seul existe l’explicable, au sens de la limite de l’entendement humain.
L’exploration des processus d’individuation, de maturation spirituelle, aurait permis à Jung de mieux com-prendre les ressorts transcendants de la synchronicité. Pour connaître une maison, il faut y pénétrer, en étant guidé par le maître des céans. On ne peut pas parler de Dieu, si on part du principe qu’il est un fantasme, car alors, on cherchera dans la mauvaise direction. Il me semble que c’est là l’erreur fondamentale de Jung et de la psychanalyse des profondeurs, qui est aujourd’hui dépassée par la psychanalyse spiritualiste, des hauteurs.
En effet, l’auteur Michel Fromaget nous livre sa perplexité quant à la définition même de Jung de la synchronicité (coïncidence temporelle, état psychique, un fait physique qui succède à un fait psychique, etc.). Jung constate ce phénomène et a du mal à le circonscrire dans un cadre précis, et ni ses recours aux traditions philosophiques et religieuses orientales (le Tao, le culte de Mithra, etc.), ni ses références aux concepts clés de la psychologie des profondeurs (inconscient collectif, archétypes, psychoïde, etc.), ne lui permettront de réellement asseoir ce concept de synchronicité, car il s’agira davantage d’évocation que de démonstration.
La question de la démonstration est proprement insensée s’agissant de synchronicité, qui par essence est acausale. Or, toute démonstration suppose une relation cause-effet, qui n’existe pas dans les phénomènes de synchronicité. Dès lors, la question se pose de ce que certains désignent comme « la pensée créatrice ».
La synchronicité est la pénétration dans une « sphère » favorable à l’occurrence de phénomènes qui portent un sens (ce que signifie l’ordre, à ne pas confondre avec séquence), faisant apercevoir une intelligence subtile mais bien réelle, portant l’humanité depuis l’aube des temps. L’occurrence des phénomènes de synchronicité n’est pas fonctionnelle mais probabiliste. S’il n’en était pas ainsi, tous les médiums gagneraient au LOTO® ; toutes les pensées se réaliseraient au risque du chaos.
L’ordre universel est donc pourvoyeuse de sens et d’harmonie faisant, par la synchronicité, progresser l’humain vers la spiritualité, la transcendance, observable mais non expérimentable, abductive et non déductive (ou inductive). C’est le « principe du détective », c’est la voie de la connaissance nouvelle, c’est la méthode royale de la recherche qualitative ; en fait, c’est la pratique exotérique de la Shekinah du myste, telle que nous l’explique l’arbre de la connaissance
4) Psyché et synchronicité
La synchronicité, en tant qu’immanence de l’âme, est tel un chant de l’Univers où nous serions des notes, et dont l’évidence de la musique parvient à nos sens. Cette allégorie permet de préciser que la synchronicité n’est ni élucubration ni fantasmagorie, mais une réalité au service de la psychanalyse des hauteurs. C’est un événement qui contient indéniablement du sens, au-delà de toute volonté personnelle, toute expérimentation provoquée. C’est « une conspiration » de l’Univers pour aider le cherchant sincère. Pythagore nous l’explique depuis l’Antiquité.
Ce phénomène est constaté par les psychanalystes qui ont souvent des « coups de pouces » de leur patient leur fournissant des exemples de rêves pour leurs conférences. Même la psychanalyse freudienne constate cette synchronicité manifeste avec les patients, qu’elle analyse comme étant de la télépathie. Cette fusion patient/analyste a été aussi analysée comme étant de la co-pensée, de chimère.
En psychanalyse des hauteurs, la synchronicité va bien plus loin et considère l’ouverture à l’ordre universel, le logos, que l’on observe dans :
le fantasme du patient ;
la manifestation du « destin » porté par le patient ; en fait, ce qui est oublié, refoulé par lui ;
l’occurrence de phénomènes manifestant une présence de plus en plus observable de la dimension spirituelle de la vie, tels les EMI, les enfants indigo, les sorties hors du
corps, etc.
Des laboratoires expérimentent aujourd’hui (notamment à l’université de Princeton) la résonance de groupe dans la disparition du hasard. Il est aussi question du lien conscience/matière.
La synchronicité exprime l’existence d’un ordre universel, de Dieu, qui n’intervient pas par « la volonté », la pensée humaine, mais par la profondeur, la vérité des émotions. Il ne s’agit pas de réponses à une impulsion cognitive, mais une construction de sens intervenant quand la personne « lâche prise » (découragement, etc.).
La synchronicité n’est donc pas un outil utilisable à discrétion ; il n’est pas non plus un univers que l’on doit systématiquement rechercher (voir partout des synchronicités, devenir synchronicitophile, synchronicitopathe). Car les vies ont un sens, et la synchronicité est là pour rappeler cela, en n’étant limitée ni dans sa forme ni dans sa fréquence (exemple récent d’un Français gagnant deux fois au LOTO® à dix ans d’intervalle, la même somme de
3 millions d’euros).
5) Curieuses synchronicités de grands pédagogues
Johann Valentin Andreae, précisant la nature de la conscience divine humaine, nous dira que ce qu’il faut observer est le « savoir utile ». On ne peut imaginer un ordre universel qui soit la manifestation de propriété physique d’un grand architecte de l’Univers ; on doit constater l’existence d’une conscience (supra conscience), intelligente, porteuse de sens individuel et collectif, c’est une évidence. La comparaison avec ce savoir utile permet d’ajouter à la compréhension de la synchronicité, intelligence du fait, du phénomène, langage de Dieu, pédagogie divine. Ce principe de pédagogie divine sera repris par Jean Amos Komensky (Comenius), puis par Jean Piaget qui en fera la pédagogie constructiviste.
Il faut là aussi constater le lien entre les prénoms Jean (Johann (Jean) Valentin, Jean Amos Komensky, Jean Piaget) et la transmission du concept du savoir utile, pédagogie divine de Jean Chrysostome. Il faut aussi relever que ce concept de savoir utile est une vulgarisation de la monade hiéroglyphique de John (Jean) Dee. Au-delà des avis sur l’authenticité initiatique de ces hommes, il convient de souligner cette synchronicité entre un prénom et un concept, comme annoncée par Jean le Baptiste et Jean l’Apôtre. Sommes-nous là face au hasard ?
6) L’amour, source d’une pédagogie trinitaire
L’amour nous enseigne le rôle primordial de l’amour transpersonnel dans la production de la synchronicité. Il constitue le début du processus d’individuation, de l’ouverture au Soi (imago dei). Lors de changements profonds dans la vie (maladie, éveil spirituel, mort, métier, etc.), ce qu’Ira Progoff désignait comme « unités majeures de vie », l’amour transpersonnel, oblatif, nous ouvre à l’archétype des archétypes, le Soi, et nous met sur la voie de notre renaissance. La synchronicité est une signification rappelant à l’homme qu’il est plus endormi éveillé que pendant son sommeil, et sous la dictature des sens matérialistes, il n’aperçoit pas le message du merveilleux, de la beauté. L’homme à la recherche de la tranquillité ne parvient pas à la paix, tandis que celui qui est à la recherche de la paix, l’éprouve et obtient la tranquillité, car il quitte l’absurdité d’une vie incomprise pour pénétrer dans le véritable du bonheur parfait. C’est-à-dire s’ouvrir à la synchronicité, au sens de la vie.
Quand on ressent cette flamme affective de la synchronicité, alors on sait que l’on est sur le chemin de la réalisation, de la divinité, et l’on comprend que le hasard n’existe pas. Le hasard est le problème des scientifiques, leur contradiction. En effet, ce qu’ils ne peuvent expliquer est attribué au hasard ; en même temps, tout peut être expliqué (sous-entendu aussi le hasard), ceci est absolument incompréhensible. Ces scientifiques s’inscrivent dans un déterminisme et écartent la finitude, et partant la finalité, tout en disant que tout a une fonction, c’est illogique. En fait, ils s’aperçoivent bien d’une hypothèse évidente dans le raisonnement sensé, qui est connu depuis tantôt (natura naturata, natura naturans), c’est-à-dire la réalité d’un principe créateur existant dans une émotion : l’amour. Ce n’est pas la pensée qui est créatrice, mais la fusion amoureuse avec ce principe créateur, produisant jusqu’à l’improbable, et n’ayant rien d’aléatoire.
La biologie conforte le principe créateur, la nature naturante, car les chaînes causales de la nature sont complexes et imprévisibles. Les industriels de l’agro-alimentaire sont incapables de prédire les effets d’un médicament ou d’un aliment sur la flore digestive, car des travaux scientifiques réalisés sur des mécanismes vivants, dans des conditions expérimentales différentes, se contredisent régulièrement. Et l’on s’aperçoit que beaucoup de chercheurs « objectifs » ont trouvé, par « hasard », ce qu’ils ne s’attendaient pas à découvrir et qui sera confirmé par une reproduction de l’expérience salvatrice.
En fait, on ne peut opposer science et religion, objectivité et intuition, car ces catégories participent d’espaces singuliers, car l’homme est biologique dans sa forme et émotionnel dans son existence, dans une expression horizontale (l’homme d’en bas) et verticale (l’homme d’en haut). Le hasard n’existe pas, car il y a toujours un point d’intersection entre l’horizontalité et la verticalité de l’homme, donnant naissance à des phénomènes, et lequel point d’intersection est établi de manière consciente (ECM, ENOC, méditation, prières, etc.) ou inconsciente (découverte scientifique, etc.). Il suffit pour s’en convaincre de considérer les rêves prémonitoires, lucides, créatifs, où nous vivons des réalités qui ne sont pas (ou pas encore) objectives.
La science dite « objective » permet de démontrer les limites de la connaissance dans le temps et dans l’espace, en avançant de manière positive, linéaire pour les sciences « exactes » et juxtapositive pour les sciences humaines, quand une théorie dépasse une précédente en semblant mieux adaptée à l’empirique. La science divine est sans limites et se révèle par intuition, inspiration, synchronicité, et a permis à l’humanité d’avoir les plus grands génies (Pythagore, Thalès, Mozart, Leonard de Vinci, Rabelais, etc.).
7) Modèle éducatif pertinent
L’éducation doit employer un paradigme convenable ou une compréhension de la réalité, empruntant le double prisme de l’expérience scientifique et l’expérience mystique, produisant un faisceau réaliste d’ouverture de l’être au Soi, non plus seulement à travers une croyance religieuse, mais une intelligence de l’esprit, c’est-à-dire une science de la spiritualité, paradigme de l’éducation transpersonnelle, intégrale. Celui-ci provient des techniques de transformation intérieure, de techniques ancestrales de l’Orient, ayant donné naissance à la psychologie transpersonelle, singulièrement avec Carl Gustav Jung, au début du XXIe siècle, qui fut à l’origine du mouvement transpersonnel de 1969 ; aux USA, avec Abraham Maslow et Carl Rogers, en s’étendant progressivement à toutes les sciences humaines et, plus généralement, aux domaines des arts et des sciences. L’association française du transpersonnel, présidé par le Professeur Marc Alain DESCAMPS, développe en France et en Europe des travaux scientifiques, dans le prolongement de cette longue filiation épistémologique et didactique. L’éducation transpersonnelle est une urgence, car les modèles dominants génèrent un appauvrissement des talents, autogenèses, dans un raisonnement circulaire, absurde du point de vue des mathématiques, un principe dichotomique sachant (supposé savoir) / ignorant (supposé vide de savoir). C’est une logique quantitative de l’avoir, rassurante pour bien des humains, même si elle génère des crises, dont celle du sens est aujourd’hui la plus âpre.
L’éducation transpersonnelle est à la fois une pédagogie et une andragogie du sens. En effet, elle repose sur :
la quête fondamentale du bonheur de tout homme. Le bonheur de l’enfant, rayonnant à chaque apprentissage, à chaque appropriation, à chaque transformation après la connaissance, s’estompe chez celui qui, devenu adulte, perd la voie de « l’apprendre-transformateur ». Le sens est dès lors perdu, celui même d’éduquer (e ducere, « conduire hors de »), c’est-à-dire transcender la personne par le trans-personnel ;
la voie de l’intériorité qui est une conscience de la con-science (connaissance et science), silence aux effets forcés et démonstratifs de l’intelligence dans son acception ordinaire, mécaniste, véhicule de valeurs matérialistes, et ouverture à l’amour (fusion des âmes), distanciation par rapport à nos petits malheurs, la seule valorisation de nos egos, dans une dimension oblative, parvenir à une identification collective, transpersonelle ;
la méthode de l’éducation transpersonnelle qui nécessite des « étudiants transpersonnels », c’est-à-dire évoluant dans une pédagogie ou andragogie holiste avec des ouvertures holographiques, en ce qu’il a de manifeste et non manifeste, c’est-à-dire l’expression globale de la con-science dans la trajectoire formative, se déclinant à travers les observations suivantes de la connaissance :
1. sensorielle (essentiellement les cinq sens) ; 2. motrice ou les compétences d’appareillage de l’homme ; 3. affective ou l’assouvissement du « quant-à-soi » ; 4. mentale positiviste, séquentielle ; 5. mentale constructiviste, holiste, systémique ; 6. mentale spiritualiste, métaphysique, intuitive. Et une pratique pédagogique et andragogique scientifique privilégiant les méthodes : 1. sensorielles (techniques psychocorporelles orientales, etc.) ; 2. affectives, un passage du « quant-à-soi » au « quant-à-nous », en un élan amoureux par le rêve éveillé ; 3. mentales positivistes pour nommer le réel et ses fonctions en ce qu’il participe et procède de l’Univers, l’universel ; 4. mentales constructivistes, pénétration des intentionnalités du réel par une réduction eidétique, où l’on découvre les holons et leur monade, qui eux aussi sont des holons, et l’infra personnel qui est une manifestation transpersonnelle ; 5. spiritualistes, identité éthérique du concept, de l’objet.
8) Une pédagogie de l’enfant, de l’humain
Une conception réaliste de l’enfant natura naturata (nature naturée), car l’enfant d’en haut perdure, a été et demeure l’espérance de l’humanité retrouvée. Il y a chez l’enfant cette pureté d’un amour transpersonnel, et une conscience de la beauté de l’universalité recélant en puissance le Tout, miroir de la vie.
La spontanéité de ses rêves et l’innocence de ses perceptions font de l’enfant le témoin le plus extraordinaire de la spiritualité, de la vie d’en haut. On découvre en l’écoutant l’immanence d’une vie refoulée, ignorée par l’adulte, esclave de ses cinq sens.
La psychanalyse des hauteurs et spiritualiste permet de faire revivre cet enfant d’en haut, enfermé dans la prison de nos règles et normes sociétales d’une éducation inappropriée, dite réaliste.
La nature de l’enfant est transpersonnelle ; chez lui s’observe la qualité des rêve lucides, des capacités médiumniques spontanées (communication extrasensorielle, télépathie, voyance, prémonitions, don de guérison, etc.).
L’enfant, avant l’âge de 6/7 ans (appelé l’âge de raison par une société « sérieuse »), vit cette complétude avec les êtres de ce bas monde et du monde d’en haut ; il sait encore qui il est, dans cette vie et dans ses vies antérieures.
L’horizontalité du système éducatif dominant vise à une reproduction stéréotypée validant le paraître plutôt que l’être ; le système est par conséquent névrosant. Un système éducatif, dont l’objectif, par essence, devrait être l’épanouissement, est nécessairement vertical permettant de conserver l’unicité des êtres (mondes minéral, végétal, animal, spirituel).
La pratique d’une éducation verticale, transpersonnelle, s’exerce aujourd’hui dans :
le milieu familial, à travers les contes racontés aux enfants qui, loin d’être des « histoires à dormir debout », sont un témoignage de l’inconscient collectif, et donc une ouverture au Soi, plutôt qu’au Moi : « Alice au pays des merveilles », « Le Petit Prince », « Le Lac des cygnes », « Peau d’âne », autant de contes merveilleux, véritable baume apaisant la souffrance spirituelle incarnée de l’enfant, lui permettant de matérialiser la spiritualité ;
le milieu de l’enseignement favorisant des pédagogies alternatives, constructivistes et spiritualistes, permettant de discerner la résonnance du Soi dans l’Ego, c’est-à-dire avoir accès à la co-naissance, donc qualitative, plutôt qu’à la connaissance, quantitative, stock de savoir. Ce sont les écoles autogérées, décloisonnées, ouvertes, à pédagogie différenciée (Montessori, Decroly, Freinet, etc.). Procédant de la pédagogie transpersonnelle, on retrouve les écoles spiritualistes s’appliquant davantage au développement de l’âme plutôt qu’à celui de la personne (Krisnamurti, tibétaine, Aurobindo, mais aussi Steiner, etc.) ;
le milieu de l’enseignement et de la recherche universitaire où l’absence de toute pédagogie est la caractéristique dominante, favorisant une logique exacerbée de la personne, du « sauve-qui-peut ». Le paradoxe de l’université, qui devrait favoriser l’ouverture « d’esprit », est que celle-ci privilégie des méthodes de compartimentage par l’application « rassurante » et « matérialiste » du paradigme réductionniste. L’ouverture des universités au paradigme transpersonnel permet une approche holographique de l’enseignement, qui ne consiste pas en un apprentissage séquencé, mais en une perception holiste, appréhendant en un même mouvement la cause et la conséquence.
La pédagogie transpersonnelle suppose la mise en œuvre de trois méthodes :
une méthode pour le corps, visant à la conscience de son corps, l’énergie du corps et la vie de son corps ;
une méthode pour l’âme, visant à la pénétration du monde imaginal, en découvrant le langage de l’imaginaire dans l’imaginé, et la nature et la spontanéité du transport amoureux, transpersonnel dans sa manifestation en nos vies ordinaires. Il s’agit de réécouter l’enseignement et la méthode de son âme d’enfant, dépassant et transcendant la rigidité et la « rigueur » de la raison adulte, par la méditation, la relaxation, la visualisation ;
une méthode pour l’esprit, par des expériences transcendantes à travers l’art, la musique, la gestion mentale, les ECM, le voyage à l’intérieur (la diligence), la prière.
Ainsi, en réinscrivant le modèle éducatif (corps, âme, esprit) dans l’ordre universel (synchronicité, logos), on crée de l’épanouissement, du bonheur, de l’harmonie individuelle et sociétale.