Le 4ème Rapport du GIEC (2007, G.T. III - §12.3.1.2.). situe la Grèce parmi les pays les plus affectés par les modifications climatiques qui se traduisent par une augmentation de la sécheresse et des incidents caniculaires durant la période estivale. Une étude de l’Université d’Athènes ajoute que dans le cas d’une non diminution des GES, l’agriculture hellénique perdra 36% de sa productivité actuelle vers le milieu du siècle en provoquant le déplacement des populations vers les centres urbains qui accueillent déjà près de la moitié de la population. Ces scénarios ne sont pas que des projections mais le prolongement d’un processus déjà entamé. Ces dix dernières années en Grèce sont marquées par une augmentation de la température moyenne, par un triplement des canicules, par une augmentation des phénomènes d’inondations et une diminution de la pluviométrie. A titre d’exemple, les régions d’Athènes et de Aliartos ont connu réciproquement une diminution de 28% et de 14,2% de leur pluviosité (N.X. Tsiourtis, 2002).
Ce n’est pas sans raison que T. Tsioutis observe qu’alors que l’impact du changement climatique en Grèce est constaté, les autorités n’ont pas encore envisagé l’élaboration d’un plan d’action en vue de la diminution des effets du changement climatique et de l’adaptation du pays au nouveau contexte. Malgré cette inaction, le discours du Ministre grec des affaires étrangères en octobre 2007 aux Nations Unies est sans ambiguïté quant aux causes des incendies dévastatrices et meurtrières qu’à connu le Péloponnèse l’été 2007 : « la Grèce et d’autres pays du sud de la Méditerranée ont vécu des moments éprouvants cet été. Comme ceci est évoqué dans le 4eme rapport du GIEC et du rapport Stern des incendies incontrôlables ont menacé la région en ôtant, en Grèce, la vie de 65 personnes. Ils ont brûlé des maisons, et dévasté des milliers d’hectares de forets en détruisant la biodiversité…un désastre environnemental … ».
Le bilan aujourd’hui est de 65 morts, 100.000 sinistrés (habitations et terres cultivées) et 3.500 familles sans toit. 5 villages sur les 13 villages touchés sont totalement dévastés, 3 villages sont détruits à 80%, 2 villages à 50% 2 villages à 30% et 1 village à 15%.
Où sont installées ces populations aujourd’hui ?
Comment sont-elles accueillies par leurs concitoyens ?
Connaissaient-elles les risques encourus dans la région ?
Y a-t-il eu une mobilisation de la part de la société civile est en quoi a-t-elle consisté ?
Quelles politiques publiques étaient mises en place pour anticiper ce type de désastre ? Quelles sont les politiques élaborées et mises en œuvre depuis ?