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Bibliographie en ligne

LOCHAK Danièle, « Le juge doit-il appliquer une loi inique ? » in : Le Genre Humain n° 28, Été-Automne 1994. Résumé et texte en ligne

NOIRIEL Gérard, "Racaille et métèques." in : Immigration, antisémitisme et racisme en France (XIXe-XXe siècle) - Discours publics, humiliations privées . Paris, Fayard, 2007.Résumé et texte en ligne

SCHOR Ralph, "L’extrême droite française et les immigrés en temps de crise. Années trente-années quatre vingts", Revue européenne de migrations internationales, Année 1996, Volume 12, Numéro 2, p. 241 - 260 Résumé et texte en ligne

WEIL Patrick, « Racisme et discrimination dans la politique française de l’immigration (1938-1945 / 1974-1995) », Vingtième siècle. Revue d’histoire , juillet/septembre 1995, p. 74-99 Résumé et texte en ligne


LOCHAK Danièle, « Le juge doit-il appliquer une loi inique ? » in : Le Genre Humain n° 28, Été-Automne 1994.

"La question cruciale, la question fondamentale qui nous a servi de point de départ est celle-ci : que doit faire le juge par rapport à une loi inique ? Doit-il l’appliquer, doit-il ne pas l’appliquer, peut-il, au demeurant, ne pas l’appliquer ? Et ici, il s’agit moins de porter un jugement que de poser des questions. (...) le juge se trouve placé devant une alternative en forme de dilemme : le juge doit normalement obéir aux lois de l’Etat et les appliquer, puisque telle est sa mission et qu’il ne doit pas se substituer aux autorités investies du pouvoir de faire la loi ; mais il y a un moment où le simple fait d’appliquer la loi, et donc faire son métier, le rend complice d’actes moralement répréhensibles. Jusqu’à quand faut-il continuer à appliquer la loi, à quel moment faut-il cesser de l’appliquer ? On pourrait répondre que l’obligation d’appliquer la loi ne vaut qu’à l’intérieur d’un Etat de droit. Mais, comme l’a déjà montré Henry Rousso dans ses travaux, le problème qui s’est posé avec Vichy, c’est qu’il y a eu continuité apparente de l’Etat et du régime légal. " Texte en ligne : http://www.anti-rev.org/textes/Loch...


NOIRIEL Gérard, "Racaille et métèques." in : Immigration, antisémitisme et racisme en France (XIXe-XXe siècle) - Discours publics, humiliations privées . Paris, Fayard, 2007.

"Les événements du 6 février 1934 marquent un moment crucial dans l’histoire de la France contemporaine car ils ouvrent une période d’affrontements violents entre l’extrême droite et l’extrême gauche, qui aboutira à l’effondrement de la IIIe République et au triomphe du régime de Vichy. Avec l’afflux des réfugiés fuyant les dictatures environnantes, ceux que les experts de l’immigration « choisie » présentaient comme des « indésirables » deviennent alors la « racaille » et les « métèques » contre lesquels s’acharnent la droite et l’extrême droite. C’est à ce moment-là que le problème du « racisme » fait irruption dans l’espace public français. (...)"

Texte en ligne : article555.html


SCHOR Ralph, "L’extrême droite française et les immigrés en temps de crise. Années trente-années quatre vingts", Revue européenne de migrations internationales, Année 1996, Volume 12, Numéro 2, p. 241 - 260

"Sans qu’il soit nécessaire de trop forcer le rapprochement, les années 1930 et les années 1980 présentent plusieurs traits communs : une conjoncture de crise économique marquée notamment par une importante croissance du chômage ; la présence au pouvoir de la gauche qui remporta les élections législatives de 1931 et 1936, ainsi que les présidentielles de 1981 ; la forte personnalité d’un Léon Blum en 1936 et d’un François Mitterrand en 1981 ; plus généralement, à chacune des deux époques considérées, le sentiment d’une profonde mutation de la société, mutation se traduisant par un recul des valeurs traditionnelles et l’entrée du pays dans un monde moderne, technique, urbain. Dans les années 1930 comme dans les années 1980, une importante population immigrée résidait en France : les recensements permirent de dénombrer 2 890 000 étrangers en 1931, 2 453 000 en 1936, 3 680 000 en 1982, 3 580 000 en 1990, ce qui représente, à chaque recensement, environ 7 % de la population totale. Enfin, à la faveur de ces temps de crise et de mutation, l’extrême droite se renforce et se fait entendre avec insistance. (...)"

Texte à télécharger en PDF à partir du site de PERSEE :


WEIL Patrick, « Racisme et discrimination dans la politique française de l’immigration (1938-1945 / 1974-1995) », Vingtième siècle. Revue d’histoire, juillet/septembre 1995, p. 74-99

"La politique française de l’immigration est-elle raciste ? Depuis qu’au début des années quatre-vingt, l’immigration est présente en première ligne des débats, des réflexions et des passions, beaucoup d’acteurs politiques, d’associations ou de chercheurs ont cru détecter le racisme dans les déclarations de certains responsables politiques - charters, odeurs, seuil de tolérance, Français de souche-, ou certaines de leurs actions - expulsions injustifiées, atteintes au droit d’asile et dernièrement lois "Pasqua" de 1993 visant à renforcer le contrôle des flux migratoires ou à réformer l’accès à la nationalité française. H. Le Bras dans un de ses derniers ouvrages (Le sol et le sang, éd. de l’Aube,1994) propose justement une explication à l’une de ces réformes, celle de la législation de la nationalité. Il dresse la filiation entre la nouvelle loi et le climat intellectuel des années 30, aux origines de la politique française de l’immigration ; il insiste sur le fait que la plupart des experts des problèmes de population de l’entre deux-guerres F.Boverat, R.Martial, G.Mauco, rejoints après-guerre par R.Debré et A.Sauvy qui ont participé à la fondation de la politique française de la population puis de l’immigration attribuaient aux étrangers des différences de valeurs selon leur origine ethnique ou raciale (...). Ce climat général aurait préparé intellectuellement la remise en cause contemporaine de la domination traditionnelle du droit du sol sur le droit du sang comme critère principal d’attribution de la nationalité française (...)."

Texte à télécharger en PDF à partir du site de Patrick Weil :